• - CHAPITRE 11.2 -

    - CAROLE -

     

    J'étais assise devant un repas copieux que m'avait servi Hannah, elle n'avait pas changé, toujours aussi maternelle. Je souris en repensant aux vacances que je passais dans mon enfance. D'aussi loin que je me souvienne, Hannah s'était toujours occupée de la maison de maman, elle avait toujours été aux petits soins pour nous quand nous venions. Arrivée d'Oasis Springs avec mes parents, elle avait rencontré son mari ici et n'était plus jamais repartie. Sa voix résonnait dans la cuisine baignée de soleil:

     

    - CHAPITRE 11.2 -

     

     

    -       Tu aurais dû me prévenir de ta visite ma petite chérie, j'aurais préparé un repas digne de ce nom pour ton arrivée. Regarde-toi, même si tu es toujours aussi ravissante, tu n'as que la peau sur les os !!! Je vais me plaindre à ton père de la façon dont il te traite, il te fait trop travailler, tu n'as même pas le temps de te nourrir correctement !!!!

     

    Sceptique, je regardais l'assiette posée devant moi, elle était garnie de salade, de tomates, de pommes de terre, et de viande en sauce, de quoi nourrir un travailleur de force. Je réprimais un sourire:

     

    -       Mais non Nana, t'en fais pas, c'est bien assez. Il y en a même trop pour moi seule!

    -       Ta ta ta !!! Ne dis donc pas de sottises et mange !!! Qu'est ce qu'il ne faut pas entendre!!! Alors ma toute belle ? Racontes moi un peu ta vie, cela fait une éternité que nous ne t'avons pas vue dans cette maison ! Ton père aussi d'ailleurs a complètement déserté cet endroit. Remarque avec les circonstances, je comprends, mais vous nous manquez terriblement à Joseph et moi !!!

    -       Comment va-t-il d'ailleurs ? Je ne l'ai pas vu en arrivant...

    -       Oh, tu le connais déjà ma petite, mon Joseph est toujours aussi bougon, et ça ne s'arrange pas avec ses rhumatismes qui le tracassent sans cesse. Pourtant il ne reste pas en place. Il est parti tôt ce matin pour Salmond, des affaires à régler, mais il ne devrait plus tarder à présent. Oh comme il sera heureux de te revoir ma chérie !!!

    -       Moi aussi Hannah. Je suis très heureuse d'être là, de vous voir enfin après tout ce temps ! Je suis vraiment désolée de ne pas avoir donné plus de nouvelles, mais je pensais souvent à vous.

    -       Je sais ma petite, nous avons reçu chacune de tes cartes, à Noël, et aux anniversaires, je sais que tu ne nous a pas oubliés. Tu dois être drôlement occupée avec ton travail et tout ça! Allez, raconte un peu...

    -       Pas tout de suite Nana, je te dirais tout en temps voulu. Ma vie est très agitée depuis un certain temps, mais pour le moment, j'aimerais aller me balader un peu, histoire de reprendre contact avec la vie de l'île.

    -       Attends une minute, il y a quelqu'un qui aimerait te voir je pense... Il est arrivé il y a quelques jours...

    -       Qui ça ?

     

    Hannah ne répondit pas et sortit de la pièce, elle se dirigea vers la dépendance de la villa, copie conforme du bâtiment principal, mais en plus modeste, sa demeure depuis plus de 20 ans. Je l'entendis crier quelque chose en anglais à quelqu'un. Mais je n'y prêtais pas attention, toute occupée que j'étais à terminer mon repas. Elle revint quelques instants plus tard, un jeune homme sur les talons. Il était grand, mince et avait une masse de cheveux noirs raides qui lui tombait sur les épaules, ses yeux clairs ressemblaient à ceux de Nana et un grain de beauté sur sa pommette gauche vint me confirmer mes doutes. Je me levais, incrédule:

     

     

    - CHAPITRE 11.2 -

     

    -       Jonatan ???? C'est bien toi ??? Oh mon Dieu !!! Mais t'es devenu un homme ma parole !!!!

    -       Carole !!!

     

    Il vint me prendre dans ses bras, et son eau de toilette me chatouilla les narines. Je n'en croyais pas mes yeux, je revis le petit garçon qui partageait mes jeux d'enfant, mais celui qui me faisait face n'avait plus rien du petit garnement de mes souvenirs. Comme le temps passait vite! Il se détacha de moi et me tenant par les épaules, il me regarda:

     

    -       Mais tu es splendide, tu dois en faire tourner des têtes !!! Alors quoi de neuf ? Tu es là pour combien de temps ? J'espère que tu es d'attaque, je ne vais pas te laisser de répit, tu vas voir, je vais te faire sortir, te montrer comme le pays à changé !!! Il y a une soirée plus tard où je dois retrouver des amis, et tu viens avec moi bien sûr !!!

     

     

    - CHAPITRE 11.2 -

     

     

     Le débit de ses paroles était étourdissant, le digne fils de sa mère, il parlait encore et encore, ne me laissant placer un mot. Hannah se tourna vers nous et faisant mine de le chasser, elle bouscula gentiment son fils:

     

    -       Voyons Jon, elle vient d'arriver, laisse-lui le temps de respirer, tu auras bien le temps de l'emmener par monts et par vaux. Je suis sûre que Carole a envie d'un peu de repos et de tranquillité

    !

    -       Mais non Nana, tout va bien, c'est justement ce dont j'ai besoin , de sortir et de m'amuser. En plus Jon et moi avons pas mal de temps à rattraper, ça fait des années que nous ne nous sommes pas vus !

    -       Ah! Tu vois maman !!! Cesse donc de la couver, Carole n'est pas venue ici pour rester tout le temps à la maison, n'est ce pas ? dit-il en me faisant un grand sourire.

     

    Hannah et son fils commencèrent à se chamailler pour décider de mon sort, et je ris en les regardant, je me sentis envahie par un bien-être que je ne n'avais pas ressenti depuis longtemps. Ces gens étaient ma famille, je les connaissais depuis toujours, et ma joie de les retrouver était sincère. Je n'avais jusqu'alors pas réalisé à quel point ils m'avaient manqués.

     

    Un bruit de moteur se fit entendre dans l'allée, et Hannah me fit un clin d’œil:

     

    -       Ah ! ça doit être Joseph qui rentre !!!

     

    Elle se dirigea vers la porte et je la suivis, impatiente. Jonathan resta dans la cuisine à farfouiller dans les placards, en quête de quelque chose de bon à grignoter. Dehors, une camionnette verte flambant neuve était garée à coté de ma voiture de location. L'homme qui en descendit était de taille moyenne, il avait des cheveux grisonnants que je ne lui connaissais pas, mais le visage bienveillant m'était familier. Une bouffée d'amour me submergea, tout simplement parce que j'avais toujours considéré Joseph comme un père. Je courus à sa rencontre, et comme une petite fille, je me jetais dans ses bras grands ouverts.

     

    - CHAPITRE 11.2 -

     

     

    Ah Carole ! Ma petite ! Tu en as mis du temps avant de venir nous voir! Laisse-moi te regarder? Ah mais oui ! Tu as grandi, et malheureusement, je ne suis plus assez vigoureux, je ne peux plus te faire voltiger dans les airs comme avant quand tu étais petite. J'ai affaire à une belle jeune femme à présent ! Mais il n'empêche que je peux encore faire ça !

     

    Et il se mit à me chatouiller sous les côtes, petit jeu auquel il se livrait quand j'étais enfant. Je pouffais de rire.

     

    -       Ah non !!! Pas ça !!!

     

    Puis il me regarda de nouveau et me sourit.

     

    -       Alors, chiquita, dis moi comment tu vas ?

    -       On fait aller, j'avais envie de passer du temps avec vous. Alors me voici.

    -       Tu en es sûre ?

     

    Il me regarda intensément, comme pour sonder le fond de mes pensées, et je me sentis un peu mal à l'aise sous son regard inquisiteur, il reprit:

     

    -Chiquita, je te connais comme si j'étais ton père, tu n'as pas besoin de me le dire, mais je sais quand tu vas mal, et mon instinct me dit que si tu es ici, c'est qu'il a dû se passer quelque chose de terrible. Mais ne t'inquiète pas, je ne vais pas jouer les inspecteurs, si tu as envie de me parler je suis là, tu le sais.

    -       Merci...

     

    Hannah nous interrompit:

     

    -       Ma chérie, Jon a fait monter ta valise dans ta chambre, vas te rafraîchir un peu, je pense que tu en as besoin. Ensuite, tu verras avec ce grand dadais (elle fit un signe du menton vers la maison) pour ton programme de l’après-midi, peut-être qu'un petit bain de mer te ferait plaisir?

    -       Génial ! Merci Nana.

     

    Je laissais Hannah et son mari sur le perron, et du coin de l’œil je les vis s’enlacer. C’était tellement beau, à leurs âges et après tant d’années que l’amour soit toujours aussi fort entre ces deux-là, l’image de Stéphane voulut s’immiscer dans mon esprit mais je la repoussais. Je ne voulais pas penser à lui, pas encore...

     

    - CHAPITRE 11.2 -

     

     

    -       A l’étage, j’ouvris la porte qui menait à ma chambre, celle que j’occupais quand j’étais petite, la décoration était telle que je me la rappelais, des bibelots amassés au fil des années trônaient sur les étagères, et il régnait dans la pièce comme une odeur d'amande, je sentis les larmes me monter aux yeux. Je caressais du bout des doigts une petite figurine représentant une petite sirène assise sur un dauphin, puis pris dans ma main une pierre ronde, polie par les vagues. Je l'avais ramassée sur une plage un jour que j'étais en compagnie de ma mère. Chaque objet était autant de souvenirs qui me frappaient de plein fouet, je fermais les yeux, et ce fut comme si je faisais un bond en arrière dans le temps. Le rire de maman résonna et la voix bourrue de papa lui répondit, je m’assis sur le lit et sortis mon portefeuille de mon sac. Je n’eus pas besoin de chercher, il était là, le morceau de papier glacé. Le visage de maman me souriait, insouciant. Comme elle était belle, ses yeux noisettes si semblables aux miens, et ses fossettes qui lui donnaient un charme enfantin. Je caressais la photographie, en proie à une émotion débordante. Ici la présence de maman était plus que jamais palpable car c’était là qu’était son cœur. Je rangeais l’image et me rendis dans la salle de bain attenante à la chambre, afin de m’asperger le visage. De retour dans la chambre, j’ouvris ma valise et sortis une jolie petite robe « bain de soleil » jaune et blanche, ainsi que le maillot de bain qui y était assorti. Je m’habillais rapidement et chaussais une paire de sandalettes en cuir. Un coup de brosse dans mes cheveux et j’étais fin prête. Je descendis rejoindre Jonathan qui m’attendait assis dans une balancelle sur le perron.

     

    -       C'est pas trop tôt ! dit-il en me voyant apparaître, alors que veux-tu faire?

    -       Je ne sais pas trop, propose-moi donc quelque chose !

    -       Tu veux aller à la plage ? Ou peut-être aller boire un verre ?

    -       Et pourquoi ne pas allier les deux ? On pourrait aller boire un verre sur la plage ? dis-je en rigolant.

    -       C'est parti ma puce ! Je connais un super bar que tient un de mes potes, tu vas adorer.

    -       Ok, je te suis...

     

    Nous prîmes la direction de Christ Church, le trajet fût agréable, car il n'y avait pas trop de circulation. Jon et moi discutions à bâtons rompus de nos vies respectives. Bien évidemment, je ne lui racontais rien de mes récents déboires, d'une part parce qu'il ne me posa aucune question à ce sujet, et d'autre part parce qu'il était trop tôt pour moi pour en parler. Je voulais avant tout profiter un maximum de mon séjour. Au bout d'un moment, la plage de Accra Beach se déroula devant nous. Magnifique, sable blanc et fin, mer turquoise, une vraie carte postale. Jon se gara devant un mignon petit bar à l'architecture typique du pays, dont les peintures vives s'étalaient de façon disparate sur les murs extérieurs. Comme s'il s'attendait à notre venue, l'ami de Jon, nous héla depuis l'intérieur du bar. Vêtu d'un bermuda en jean blanc, d'un débardeur rose fushia, et une paire de Ray-ban collée sur la tête, l'homme n'avait rien de quelqu'un de censé être au travail, il avait tout l'air d'un touriste. Il vint à notre rencontre, l'air goguenard:

     

    -       Ben alorrrs Rrrroméo, qui est cétte yolie démoizelle ? s’exclama t-il avec un fort accent espagnol.

    -       Bien le bonjour à toi aussi Alex!

    -       Bah, dit il avec un mouvement désinvolte, jé té vois prrresque tout les yours ! Alorrrrrs? Tou mé prrrésentes ?

     

    Jon, leva les yeux au ciel, amusé et se tournant vers moi il me dit:

     

    -       Carole, je te présente mon meilleur ami, Alejandro, mais tout le monde ici l’appelle Alex. Alex, Carole une amie d’enfance.

     

    -       Enchantée, dis-je en tendant la main afin qu’Alex puisse la serrer, mais il me prit de court, en me tenant par les épaules et en me posant deux bises retentissantes sur chaque joue.

    -       Pas dé chichi ma belle, les amis dé mes amis sont mes amis !!!

    -       Euuuh d’accord, répondis-je gênée.

     

    - CHAPITRE 11.2 -

     

     

    Il fit un grand geste et ajusta ses lunettes qui menaçaient de glisser, ses boucles d’oreilles scintillèrent, m’aveuglant presque. Il reprit, excité comme une puce:

     

    Allez vénez! Jé vais vous fairrre goûter ma dernièrrre crréation, oun néctarrr dont vous mé dirrrez des nouvelles, et toi dit-il en s’adressant à moi, jé veux tout tout tout savoirrrr dé toi, querida !

     

    Lui emboîtant le pas, mais en restant légèrement en retrait, je pris le bras de Jon et lui demandais discrètement:

     

    -       Il ne serait pas légèrement précieux ton copain ?

    -       Il est plus que précieux, me répondit-il en me chuchotant à l’oreille, il est carrément gay.

    -       Oh ! D’accord ? Tu n’a pas peur qu’il te drague ? dis-je taquine.

    -       Je le connais depuis que nous sommes enfants, donc non, ça ne me dérange pas. En revanche s'il me drague, je lui mettrais mon poing dans la figure, amicalement bien sûr, dit-il en souriant.

    -       Cé né pas bientôt fini ses messes basses ? s’exclama Alex en se tournant vers nous les poings sur les hanches, allez installez-vous mes amourrrs, je réviens tout dé souite.

     

    - CHAPITRE 11.2 -

     

     

    Nous le vîmes disparaître en cuisine, et ressortir quelques instants plus tard, excédé, tenant à bout de bras, une grande assiette de tapas. Il vociféra des mots en espagnol que je ne compris pas. Se penchant vers moi Jon, me mis au courant:

     

    -       Alex est toujours en train de s’embrouiller avec son cuisinier, c’est la guerre sans cesse !

    -       Et pourquoi ne le renvoie-t-il pas ? demandais-je.

    -       Ils s’aiment, mais ils sont trop fiers l’un et l’autre pour enterrer la hache de guerre.

    -       Oh, je vois, dis-je en écarquillant les yeux.

     

    Alex, vint s’asseoir avec nous, après avoir posé devant nous les tapas et de grands verres à cocktails emplit d’un liquide de couleur pêche. Nous pûmes déguster de délicieux amuse-gueules, tout en discutant et il s‘avéra qu‘effectivement son cocktail était vraiment sublime. L’après-midi se déroula ainsi, entre discussions endiablées et éclats de rire. Le bar s’emplissait peu à peu, et bientôt fut bondé. La musique latino emplissait l‘atmosphère, et Jon m’invita à danser plusieurs morceaux de salsa et de bachata. Je ne vis pas le temps filer tellement je m’amusais. A un moment Jon disparut, mais je n'y prêtai pas attention, absorbée comme je l'étais par ma conversion avec Alex. Nous reprîmes le chemin de la villa aux environs de 1h du matin, aux cotés de Jon, je m’assoupissais, doucement, quand je sentis le véhicule s’arrêter, étions-nous déjà arrivés?

    J’ouvris les yeux et ne reconnus pas l’endroit, une sorte de grande plaine envahie par de hautes herbes. Nous étions garés à l‘orée d‘un petit bois, qui longeait une falaise battue en contrebas par des vagues écumantes. Où Jon m’avait-il emmenée? Je me tournais vers lui:

     

    -       Jon ? Où sommes-nous ? Pourquoi on n’est pas rentré directement ?

    -       J’ai une petite affaire à régler, tu peux m’attendre dans la voiture ?

    -       Euuuh, oui, mais fait vite s’il te plaît, je suis fatiguée, j’aimerais bien dormir un peu.

    -       T’inquiète pas, je serais vite de retour.

     

     

    - CHAPITRE 11.2 -

     

     

     

    Il sortit de la voiture, et je le vis s’enfoncer dans la végétation. Bientôt il me fût impossible de le

    voir. Les grillons s’étaient tus, et le grondement de l’océan se fît plus menaçant. Je commençais à avoir peur, toute seule dans le noir. La pluie se mit à tomber, rendant l’atmosphère encore plus inquiétante. Je ne voyais pas revenir Jon, cela faisait bien 15 minutes qu’il était parti, et le temps me semblait long. Je me tassais sur mon siège de façon à pouvoir me réchauffer, car ma tenue légère de l’après-midi n’offrait aucune protection contre le froid nocturne qui se faisait de plus en plus mordant. Je regardais au-dehors, la pluie s’acharnait et tombait à verse. Que pouvait bien trafiquer Jon ? Des pensées, plus folles, les unes que les autres me traversèrent: Est-ce que Jon faisait du trafic de drogue ? Est-ce qu’il travaillait pour une organisation mafieuse ? Il faudrait qu’il s’explique et qu’il me dise tout. L’attente se prolongea, et Jon ne revenait toujours pas... Je commençais à m’énerver, ça commençais à bien faire !!! Je m’apprêtais à partir avec la voiture et à le laisser planté là, quand je le vis revenir en courant d’une foulée régulière et silencieuse, presque féline. En le voyant arriver près de la voiture, je vis qu’il était couvert de boue. Il s’engouffra rapidement à mes côtés, et mit le contact.

     

    -       Mais qu’est-ce qui t’es arrivé ? Lui demandais-je surprise.

    -       T’inquiète, je te dirais tout, une fois qu’on sera à la maison

     

    - CHAPITRE 11.2 -

     

     

     

    Durant le trajet de retour, silencieux et tendu, rien à voir avec l’après-midi, je regardais Jon du coin de l’œil. Sa mâchoire était crispée, et son regard ne quittait pas la route. Qu’avait-il bien pu faire dans ce bois ? Je me promis d’avoir le fin mot de l’histoire coûte que coûte.

     

     

     

    ****************

     

     

     

     

     

     

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