• - CHAPITRE 17.3 -

    - DAN - 

     

     

    (Le pardon sera accordé à celui qui le demandera.)

     

    - CHAPITRE 17.3 -

    - CHAPITRE 17.3 -

     

    -       Pardonnez moi mon père car j'ai péché... (...)

    Quand Dan sorti de l'église, il se senti libéré d'un poids qui depuis plusieurs mois le tenaillait, l'empêchait constamment de trouver le repos. Ses actes lui pesaient sur le cœur depuis si longtemps qu'il avait l'impression à présent qu'il pourrait, si l'envie lui prenait, s'envoler au dessus des nuages. Stephane devant se marier le lendemain, il voulait d'une part avoir l'esprit totalement libéré pour partager pleinement cet instant solennel et d'autre part pouvoir enfin tourner cette page pour pouvoir en écrire une nouvelle. Il prit son portable et appela celle qui avait pris tant d'importance dans sa vie.

     

    -       Léanne ? C'est Dan... J'ai envie de te voir, j'ai quelque chose à te dire.

    - (...)

    -       J'arrive.

     

     

    - CHAPITRE 17.3 -

    La petite maison ne payait pas de mine, mais elle était propre et bien entretenue. On voyait que ses occupants s'efforçaient de dissimuler son aspect misérable. Un coquet petit jardin venait égayer l'ensemble. Dan poussa la barrière du jardinet, mais il avait à peine fait deux pas qu'un molosse se précipita vers lui. Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, celui-ci n'était pas du tout menaçant. Sa queue remuait frénétiquement et tout en aboyant joyeusement, il plaça ses deux pattes avant sur le torse de Dan, lequel si il ne s'y était pas attendu serait tombé à la renverse.

     

     

    N'importe qui passant par là aurait pensé que le chien lui appartenait, mais en fait, le molosse, tout comme les autres habitants de la demeure était tombé sous le charme du jeune homme.

     

    -       Doucement Raffy ! s'exclama une voix douce.

     

    Dan se tourna vers elle et sourit. Il ne croyait toujours pas à sa chance d'avoir rencontré un ange pareil. Lui qui se croyait maudit, il avait enfin une chance de rédemption.

     

    -       Je suis contente de te voir... dit Léanne en avançant son fauteuil roulant sur le perron.

     

    Il déposa un tendre baiser sur ses tempes avant de s'asseoir sur la dernière marche des escaliers, juste à coté d'elle.

     

    -       Alors ? reprit-elle. Tu as suivi mon conseil ?

    -       Oui j'ai été voir le prêtre, et je me sens beaucoup mieux.

    -       Je savais que ça te ferais du bien. Même si tu ne m'a pas dit de quoi il s'agissait exactement, tu avais vraiment l'air d'avoir besoin d'en parler.

    -   Je te remercie beaucoup de m'avoir poussé à le faire. Tu es vraiment une femme exceptionnelle. Tu n'a pas cherché à savoir, tu ne m'a pas jugé. Et j'apprécies.

     

    -       Mais pourquoi voudrais-tu que je te juges, Dan ? Tu as fait des erreurs et tu as eu des remords. Seule une personne vraiment mauvaise ne conçoit aucun remord.

     

    Dan acquiesça silencieusement. Il avait autre chose sur le cœur, mais il ne savait comment l'exprimer. Entre le moment où il avait posé les yeux sur elle à l'hôpital et cet instant précis où il était assis là à ses cotés, les sentiments qu'il avait pour elle, n'avaient cessés de croître. Tant de choses s'étaient passées, il s'était promis d'en finir d'abord avec Elodie avant de songer à entamer une histoire avec Léanne. Maintenant que cette histoire était définitivement derrière lui, plus rien ne l'empêchait de lui dire...

     

    -       Léanne...

    -       Oui Dan ?

     

    Soudainement intimidé, il garda le silence, c'était plus difficile que prévu. Qui aurait cru que lui, Dan, aurait des difficultés à dire à une femme qu'elle lui plaisait. Oui, mais Léanne ne ressemblait en rien à toute celles qu'il avait déjà fréquenté...

     

    Elle le regardait avec insistance, attendant qu'il se décide, mais sans ne lui mettre aucune pression. Finalement elle se détourna et son regard se perdit dans le lointain. Au delà du jardin on pouvait voir l'immensité de l'océan, ses yeux plongèrent dans l'étendue bleutée. Une brise tiède fit une mèche de ses cheveux s'envoler et elle la remit négligemment en place. Dan, lui, gardait toujours le silence.

     

    -       Je crois savoir de quoi tu veux me parler... dit finalement Léanne après 10 minutes d'un silence pesant.

     

    Il tourna la tête vers elle mais ne dit rien.

     

    -       Tu es venu me dire que c'est la dernière fois qu'on se voit, n'est-ce pas ? Je me doutais bien que cet instant arriverait... Après tout, tu en as beaucoup plus fait pour moi que... qui que ce soit d'autre, à part maman bien sur, dit-elle avec un petit rire étranglé.

    -       Léanne... Ce n'est pas...

    -       S'il te plaît Dan, ce n'est pas la peine de t'excuser, je comprends parfaitement. Tu as ta vie à mener, tu ne peux pas tout mettre de coté pour une pauvre petite handicapée comme moi.

    -       Je t'interdis de parler de toi comme ça, compris ? Et tu n'y es pas du tout.

    -       Alors quoi ?

     

    - CHAPITRE 17.3 -

     

    Dan soupira. Il avait la poitrine en feu, là, au niveau de son cœur qu'il sentait battre à tout rompre.

     

    ( Décidément, il n'y arrivait pas)

     

    Elle soupira, et posa ses mains bien à plat sur ses genoux. Elle ne pouvait aller plus vite que la musique. Le ciel se para bientôt d'une subtile couleur orangée et rose, ça faisait plus d'1 heure qu'ils étaient assis là sous le perron sans dire un mot. Un joli papillon jaune passa et Raffy se mit à faire le fou. Mais Dan ne disait toujours rien. La mère de Léanne vint leur demander si il comptait rester là encore longtemps, aucun d'entre eux ne répondit, elle rentra dans la maison en haussant les épaules.

    Dan se promis d'aller lui présenter ses excuses avant qu'il ne parte, mais pour le moment la gorge gonflée d'émotion, il ne parvenait pas à dire quoi que ce soit.

     

    Finalement les étoiles s'allumèrent dans le ciel et Léanne se mit à frissonner.

     

    -       Je vais devoir rentrer Dan, il se fait tard.

     

    Dan ferma les yeux, inspira un grand coup avant de se tourner vers elle, puis il lui prit les mains et se jeta à l'eau:

     

    -       Léanne, je suis fou amoureux de toi.

     

    Le silence qui suivit ces mots fut assourdissant. Dan cru qu'elle ne voulait pas de lui car sa réponse se faisait attendre encore, et encore... Il baissa la tête et lui lâcha les mains.

     

    -       Dan...

     

    Il n'osa pas la regarder, mais elle prit son visage entre ses mains et le força à plonger ses yeux dans les siens:

     

    -       Je t'aime aussi...

     

     

    - CHAPITRE 17.3 -

     

    Puis doucement elle posa ses lèvres contre les siennes. La réponse ne se fit pas attendre, Dan la souleva de son fauteuil et la serra fort contre lui tout en approfondissant son baiser.

     

     

     

    - CHAPITRE 17.3 -

     

     

    Il ne voulait plus jamais la laisser partir loin de ses bras. Un toussotement les obligea à reprendre contenance. La mère de Léanne se tenait sur le pas de la porte un sourire amusé sur les lèvres.

     

    -       Je ne vous dérange pas trop les enfants ?

    -       Désolé répondit Dan

    -       J'ai fait des croques-monsieur si ça vous tente... Quoi que je doute que vous ayez faim après ça... et elle parti d'un rire sonore qui résonna dans la nuit.

     

    - CHAPITRE 17.3 -

     

    (...)

     

     

    Plus tard Dan fit irruption chez Steph pour tout lui raconter. Il ne tenait pas en place, il avait envie de chanter et de danser. Il lui dit qu'il avait enfin pris de bonnes résolutions et Steph se réjouit avec lui. Ils passèrent le reste de la soirée à refaire le monde et à envisager leur avenir sous la meilleure des perspectives.

     

    Quand il retrouva le calme de son appartement, quelque chose lui revint en mémoire, aussi clair que si il était en train de lire un livre. Il avait remis de l'ordre dans sa vie mais il lui restait cependant une toute dernière chose à faire...

     

    (...)

     

    Le lendemain Dan se leva très tôt, il s'habilla et s'en alla en quête d'une boulangerie ouverte, il acheta une demi douzaine de croissants et de pains aux chocolat puis pris la direction de chez Carole. Elle fût très surprise de le trouver là à une heure aussi matinale, d'autant qu’ils ne s’étaient pas vu depuis un très long moment. Dan lui exposa les raisons de sa visite, il avait besoin de faire son mea-culpa. Bien que Carole lui certifia que ce n'était pas utile, il était bien décidé à ne pas dévier de ses résolutions. Elle l'écouta néanmoins avec attention et accepta ses excuses avec bienveillance. Ils finirent sur une note plus légère en discutant de la journée qui s'annonçait, et ce devant un copieux petit déjeuner.

     

     

    (...)

     

    -       La mariée est magnifique chuchota Léanne à l'oreille de Dan agenouillé à son coté, je comprends que tu sois tombé amoureux d'elle un jour...

     

    - CHAPITRE 17.3 -

     

    Dan la regarda, stupéfait qu'elle se soit rappelé ce détail qu'il lui avait raconté, il y avait longtemps maintenant. La cérémonie à la mairie venait de s'achever et tout le monde se bousculait pour féliciter les nouveaux mariés. Dan lui restait en retrait à côté de Léanne en attendant de pouvoir parler à Stephane.

     

    -       Oui, Carole est une femme superbe, mais tu sais, c'est du passé. Il y a longtemps que ces sentiments ne sont plus. Il n'y en a qu'une qui occupe mon cœur maintenant et je l'espère pour toujours... C'est toi mon ange.

     

    - CHAPITRE 17.3 -

     

     Léanne lui adressa un sourire rayonnant, avant de se pencher de nouveau vers lui.

     

    -       Je sais que c'était il y a longtemps, et je suis heureuse que Stephane et toi ayez surmontés vos différents.

     

    Dan déposa un chaste baiser sur ses lèvres, et se leva. Sa main effleura l'épaule de Léanne avant qu'il ne s'éloigne pour aller parler à Stephane.

     

    -       Steph, elle est là. Il faut absolument que vous fassiez connaissance.

    -       J'arrive, répondit ce dernier, puis il se tourna vers sa femme, lui demanda de l'excuser et suivit Dan.

     

    La jeune femme attendait seule au milieu de l'allée, tripotant nerveusement la fine bague en or qui ornait son pouce.

     

    -       Steph, voici Léanne, celle qui a fait de moi l'homme le plus heureux de la terre. Léanne, je te présente mon meilleur ami, mon frère, le mec qui trouverait n'importe quelle solution pour me faire péter les plombs, Stephane

     

    - CHAPITRE 17.3 -

     

    Steph se pencha pour l'embrasser, avant de rectifier:

     

    -       Désolé de te contredire Dan, mais le mec le plus heureux du monde, c'est moi, et je t'interdis de dire le contraire, au moins pour aujourd'hui!

     

    Elle rit joyeusement avec eux, puis se figea quand Stephane lui pris la main:

     

    -      Léanne, je suis vraiment content que vous soyez ensemble Dan et toi. Il est vraiment différent depuis qu'il te connaît, et je trouve ça super. J'espère que vous connaîtrez ensemble le même bonheur que Carole et moi parce qu'il le mérite, et que je suis certain que tu es une fille bien. Et si jamais il se conduit mal, il aura à faire à moi.

    -       C'est gentil, dit Léanne timidement.

    -       Maintenant, j'aimerais beaucoup te présenter ma femme.

     

    Il fit signe à Carole qui les observaient, de les rejoindre. Il lui présenta Léanne et ils discutèrent un bref instant avant que le père de Carole ne donne le signal du départ.

     

    La journée fut parfaite, la seule ombre du tableau fût quand Léanne s'attrista de ne pouvoir danser avec Dan lors de la réception. Il lui affirma que de toute façon il dansait comme un canard à trois pattes ce qui la fit rire et lui remonta le moral instantanément. Les mariés avaient disparus depuis fort longtemps quand Dan décida de raccompagner Léanne chez elle. Il la soulevait pour l'installer dans la voiture quand elle noua ses bras autour de son cou. Ses lèvres se posèrent sur celle de Dan, provoquant chez lui une flambée de désir.

     

    - CHAPITRE 17.3 -

     

    Il la posa sur le siège avant tandis que leur baiser s'intensifiait, il y mit fin à regret en détachant la jeune femme de lui. Décidé à ne pas se laisser envahir par ses pulsions, Dan ferma la porte et replia le fauteuil qu'il plaça à l'arrière de sa voiture. Il prenait tout son temps, d'une part pour se calmer et d'autre part parce qu'il craignait les questions que ne manquerait pas de susciter son apparent manque d'enthousiasme. Il s'adossa à la portière du conducteur, prit une grande bouffée d'air frais et s'engouffra à son tour dans le véhicule. Léanne ne le regarda pas, elle gardait les yeux fixés droit devant elle. Dan se senti mal à l'aise, ne sachant quoi dire, il démarra et s'engagea dans l'allée sinueuse bordée de fleurs qui menait à la route.

     

    -       Excuse-moi Dan, je suis désolée...

     

    La voix de Léanne tremblait, elle avait du mal à ne pas fondre en larme. Dan stoppa la voiture et la regarda.

     

    -       De quoi t'excuses-tu exactement ? De m'avoir embrassé ??

     Elle ne répondit pas.

    -       Je suis ton petit ami non ? C'est normal qu'on s'embrasse.

    -       Je le sais bien, mais je ne sais pas si je suis capable de ...

    -       Quoi ? De coucher avec moi ?

    - ...

    -       Mon coeur, je m'en fous complètement. Même si on ne pouvait pas du tout coucher ensemble, je serais quand même raide dingue de toi. Ok ? Alors ne t'en fais pas pour ça.

    -       Non ce n'est pas ça. Je suppose qu'on pourra faire l'amour un jour, mais j'ai peur de ne rien ressentir, de ne pas avoir de plaisir. Et j'ai peur aussi de ne pas arriver à te donner du plaisir. Tu resterais avec une femme frigide ?

    -       Si je suis amoureux de cette femme frigide, oui, je resterais avec elle.

     

    - CHAPITRE 17.3 -

     

    - ...

    -       Je suis sur qu’on y arrivera. Quand on s’embrassait tout à l’heure qu’est-ce que tu as ressenti ?

    -       J’avais envie de toi.

    -       Hé bien si tu as réussi à ressentir cette envie, je pense qu’il est possible que j’arrive à te faire plaisir. Qu’est-ce que tu en dis ?

    -       Je ne sais pas... J’en ai assez d’être comme ça, de ne pas pouvoir faire des choses aussi simple que danser, ou faire l’amour. Parfois je me réveille la nuit avec les jambes qui me font horriblement mal, si mal que je voudrais mourir pour que ça s’arrête.

    -       Ne dis pas ça, s’il te plait. Je pense que ça peux être un signe que les nerfs de tes jambes se réveillent. Le docteur avait dit 5% de chance que tu remarches un jour tu t’en rappelles ?

    -       Oui, je m’en souviens ! Mais si ces 5% existent vraiment, quand est-ce que je pourrais enfin retrouver une vie normale ?

    -       Il faut être patiente ma chérie, ça prendras du temps, il faut que tu continues la rééducation, que tu ne baisses pas les bras, et que tu sois forte pour moi. En ce qui concerne le sexe, on n’est pas obligé de faire l’amour, on peut faire autre chose, ce que tu veux, et dès que ce seras possible je te le promets on le fera. Je ne suis pas pressé, et toi non plus tu ne dois pas l’être, ça viendra...

     

    Il la prit dans ses bras et l’embrassa. Il voulait exprimer dans cette étreinte tout l’amour qu’il avait, et tout ce qu’il serait capable de faire pour elle.

     

    (...)

     

    Quelques instants plus tard après avoir déposé Léanne chez elle et s’être assuré qu’elle était bien endormie, Dan repris la route et arriva à Brindleton Bay. Il alla s’asseoir sur la plage. Exactement au même endroit où il s’était assis pour penser à Carole quelques mois plus tôt. Comme cette époque lui semblait loin. Cette fois encore ses pensées se mirent à vagabonder, et l’avenir se déroula à nouveau sous ses pieds. Mais cette fois, il n’était plus question d’un futur avec Carole, il ne voyait plus que Léanne. Il espérait ardemment qu’elle y arrive. Deux options s’offraient à elle, abandonner et ça il ne le permettrait pas, ou alors accepter son handicap et se battre. Se battre chaque jour avec lui à ses cotés. Il n’avait pas l’intention de la laisser baisser les bras, aussi dur que serait cette bataille, il serait là. Et il avait la certitude que tout se passerait pour le mieux. Même si elle ne remarchait plus jamais, il ne l’abandonnerait pas. Il était un peu plus de six heures du matin quand Dan décida de rentrer chez lui, serein...

     

     

    - CHAPITRE 17.3 -

     

     

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    <  Chapitre 17.2                                                                                                                                                                                                                                                                   Epilogue > 


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