• - CHAPITRE 14.3

    - DAN -

     

    ( Petit à petit, l’oiseau fait son nid... Je me rapproche de mon objectif, lentement, mais sûrement.)

     

     

     Dan avait du mal à émerger de son lit, il se sentait fatigué par la soirée de la veille. Ça avait été une joute psychologique entre 2 adversaires féroces. Mais il avait eu le dessus et comptait bien garder l'avantage. L'heure avançait et Dan ne bougeait toujours pas de son lit, et pour cause, le p'tit soldat ne se voulait décidément pas se calmer. L'appel de la chair se faisait de plus en plus pressant, et Dan ne savait vraiment pas combien de temps il pourrait tenir ainsi sans coucher avec une femme. Se tournant sur le dos, il passa sa main sous le drap et se caressa le sexe. Il soupira de contentement, puis se redressant, comme pris en flagrant délit, il retira sa main.

     

    ( Hé ben ! Je ne vais pas me branler quand même ! Il ne manquerait plus que ça !)

     

     

     

     

     

     

    Heureusement, car sa mère entra dans la pièce portant dans les bras, une pile de linge lavés et repassés de frais:

     

    -       Bonjour mon chéri, je t'apporte des draps propres!

    -       Tu pourrais frapper quand même !!!!! maugréa Dan.

     

    Elle ne répondit pas et sortit de la pièce après avoir posé son fardeau sur une chaise. Dan s'assit au bord du lit, le membre toujours aussi vaillant et douloureux. Il jeta un coup d'œil furibond à la porte. Il avait l'impression d'être un môme. Aucune vie privée! A son âge ! Rageant, il se leva et donna un coup de pied dans une chaussure qui traînait là. Ça ne pouvait plus durer, il devait partir. Marre de cette vie de petit-garçon à sa maman !

     

     

     

     

     

    Il y avait longtemps, il était parti, puis il était revenu parce que ses parents traversaient une crise dans leur couple. Mais là, il n'avait plus aucune raison de rester, c'était le bon moment pour quitter définitivement le nid familial. Fort de sa décision, Dan entra dans sa salle de bain, nu comme au premier jour. Et il tomba nez à nez avec sa mère qui vidait la corbeille de linge sale.

     

    - MAMAN !!!!!!!

     

    Elle leva la tête et le regarda un air interrogateur sur le visage.

     

    -       Qu'est-ce qui te prend de crier comme ça ???

    -       Mais qu'est-ce que tu fais là ???? J'ai besoin de me doucher !!!

     

    Il tenta maladroitement d'attraper une serviette pour cacher sa nudité.

     

    -       Quel est ton problème Dan ? Je vais juste remplir la machine pour que Monique lance une lessive lundi. Et puis qu'est-ce que tu caches là? Je sais ce que c'est figure toi, et je t'ai changé tes couches ne l'oublie pas !

    -       Ouais, mais depuis, bien des choses ont changé !

    -       Tu as peut être peur que je vois que tu épiles ton p'tit poisson, mon chéri ? lui lança sa mère morte de rire.

     

     

    Alors là ! C'était le comble...!!! Dan ressortit de la salle de bain au bord de l'apoplexie.

    Il claqua la porte de sa chambre de toutes ses forces, pour couvrir le rire de sa mère qui le poursuivait encore. Il se sentait vraiment dans la peau d'un petit garçon. Attrapant son portable, il composa un numéro:

     

    -       Tony, c'est Dan.

    -       Salut. Pourquoi tu m'appelles, il y a un problème au bureau? Je te signale qu'on est samedi et les heures supp'...

     

     

     Dan lui coupa la parole :

     

    -       Non, c'est pas pour ça que je t'appelle, je dois rapidement trouver un appart'. Appelle l’agence qui nous loue les locaux, je n'ai pas du tout envie que ça traîne, tu vois ? C'est urgent.

    -       Attends, qu'est-ce qui se passe ? Tu as des soucis dans ta famille ?

    -       Non c'est juste que j'en ai marre d'avoir mes parents sur le dos sans cesse. Au même moment sa mère frappa à la porte:

    -       DAAAAANIIIIEELLLL ???? Ton père veut que tu sortes la poubelle !!! Tu sais pourtant que la femme de ménage n'est pas là aujourd'hui et les éboueurs ne vont pas tarder à passer !!!!

    -       OUIIIII, J'ARRIIIIIIVVVVE !!!!!! répondit Dan à bout de nerfs. Puis reprenant le téléphone:

    -       Putain Tony, il faut absolument que tu m’aides. J'en peux plus là, je vais péter un câble !

    Tony pouffa de rire dans le combiné:

    -       Ok, ok. Ne flippe pas, je vais gérer la crise.

    -       Méfie-toi, tu ne devrais pas te foutre de la gueule de ton patron.

    -       Ouh là là, tu me fais peur... Allez, je te tiens au courant.

    -       Ok merci. ( Clic)

     

    Dan remit son caleçon et sortit la poubelle devant la maison. Pestant toujours dans sa barbe, il remonta les escaliers, quand son père l'apostropha :

     

    -  Dis donc Dan, tu peux me donner un coup de main avec mon ordinateur, je ne comprends strictement rien à ce qui se passe. L'écran s'est figé d'un coup, et plus rien ne répond.

    -   Ça ne peut pas attendre ? soupira-t-il. J'ai pas mal de choses à faire.

    -   Ça ne prendra qu'une minute. Allez fiston, je ne vais pas te supplier quand même ?

     

    Dan redescendit l'escalier en traînant les pieds. Il perdit 1 heure à débloquer l'appareil, à expliquer à son père les raisons du bug et les solutions pour que ça ne se reproduise plus.

     

     

    Quand il put enfin prendre le chemin de la salle de bain, Dan était dans un tel état d'énervement qu'il en cassa le pommeau de douche.

     

     

    30 minutes plus tard, Dan était sur la route et filait en direction de l'hôpital. Quand il entra dans la chambre de Léanne, il la trouva effondrée qui pleurait à chaudes larmes. Ses sanglots ne s'arrêtaient pas, et Dan, debout devant la porte, sentit son cœur se déchirer devant sa détresse.

     

     

     

     

     Il s'approcha doucement et posa la main sur son épaule :

     

    -       Que se passe-t-il ma puce ?

    - (...)

    -       Tu sais que tu peux tout me dire... Qu'est-ce qui ne va pas ?

    - (...)

    -       Allez calme toi, ça va aller.

    -       NON ça ne va pas aller !!!! Plus rien ne pourra aller désormais, ma vie est fichue !!!

    -       Mais de quoi tu parles? Explique moi...

    -       Les médecins se sont déclarés sur mon état. Ils ont dit que la moelle épinière avait été touchée, qu'il n'y avait que 5% de chances que je retrouve l'usage de mes jambes. Je ne marcherais plus Dan !!!! C'est fini !!! Je ne suis désormais qu'un pauvre boulet, un poids pour tout le monde !!!

     

     

     

     

    Dan ne sut quoi lui répondre, il se contenta de s'asseoir à ses côtés et de la prendre dans ses bras.

     

    -       Je suis désolé Léanne. Désolé. Mais ne dis pas que tu es un boulet, ça n'est pas vrai, je t'interdis de le penser !!! Et 5% de chances, c'est tout de même un espoir auquel il faut croire...

    -       Ça ne servirait à rien, même les médecins sont pessimistes, alors pourquoi y croire ? Et pour couronner le tout, maman et Cédric étaient là quand ils m'ont annoncé la nouvelle ce matin. Après le départ de ma mère, il m'a carrément dit qu'il ne se voyait pas avec une fille diminuée, il m'a tourné le dos au moment où j'avais le plus besoin de son réconfort.

     

    Elle recommença à pleurer, et il sentit les larmes lui monter aux yeux tellement il ressentait son chagrin au plus profond de lui-même.

     

    **** Espèce de sale petite ordure !!!!****

     

    -       Ce n'est pas plus mal qu'il se soit barré ce gros con. Il ne te mérite pas. Il te l'a prouvé en fuyant devant la difficulté. C'est un lâche.

    - (...)

    -       Et puis tu n'es pas toute seule. Tu as toute une équipe médicale derrière toi qui fera ce qu'il faut pour ton bien être, tu as ta mère qui t'aime et te soutiendra envers et contre tout, et… tu m'as moi, je ne vais pas t'abandonner.

     

    Elle leva ses yeux baignés de larmes vers lui.

     

    -       Pourquoi tu ferais ça pour moi Dan ? Tu as ta vie. Tu es guéri à présent. Pourquoi tu continues à venir me voir, je te fais pitié c'est ça ? Tu ne devrais pas, je ne suis rien d'autre pour toi qu'une étrangère.

    -       Ne dis pas ça !!! Je ne sais pas pourquoi je me soucie de ce qui peut t'arriver Léanne... Tu me demandes de t'expliquer l'inexplicable. Tout ce que je sais, c'est que je tiens énormément à toi. Je veux faire tout ce que je peux pour ton bien-être.

     

     

    Elle lui fit un pauvre sourire, mais ça se voyait que le cœur n'y était pas. Elle s'allongea et fixa le plafond, les lèvres serrées. Dan se sentit déplacé:

     

    -       Tu veux que je m'en aille ?

    -       Non, reste. J'ai besoin de compagnie. Raconte moi ce que tu as fait ces temps-ci.

     

    Dan se massa nerveusement la nuque. Ce qu'il avait fait ces derniers temps ? Hmmm, essayer de détruire la vie de celle qui a détruit la vie de son meilleur ami ? Il ne pouvait quand même pas lui dire ça. Et il se sentit mal à l'aise en repensant à ce qui s'était passé la veille dans sa voiture.

    Comment pouvait-il être là, à côté de Léanne, si pure, si douce, quand il était en train de faire la cour à cette garce d'Elodie. Cette dernière ne soutenait pas la comparaison, même si elle éclipsait à coup sûr Léanne sur le plan physique. A l'intérieur, elle ne lui arrivait même pas à la cheville, tant le calcul et l'intéressement enlaidissait son âme. D'un autre côté, lui non plus n'était pas en odeur de sainteté. Il jouait un double jeu, d'un coté le nouveau Dan, qui avait changé et qui se surprenait souvent à sourire en pensant à Léanne, et de l'autre coté l'ancien Dan froid et manipulateur, qui prenait un malin plaisir à mettre en place chaque rouage de son plan machiavélique. Il finirait par pervertir cette pauvre Léanne si elle l'approchait de trop. En fait, il n'était qu'un sale hypocrite ! A qui voulait-il faire croire qu'il avait changé ? Même lui n'y croyait pas...

     

    -       Dan ? Ça ne va pas ? Tu ne dis rien.

    -       N.. non tout va bien. Ne t’inquiète pas. dit-il avec un sourire rassurant.

     

    L'envie de tout lui avouer était forte, mais il choisit de ne rien dire. C'est elle qui avait besoin de réconfort, il ne voulait pas en plus lui faire peur. Il se contenta de lui raconter ce qui n'aurait aucune conséquence. Passant sous silence tout les détails qui auraient rapport avec Elodie. Par ailleurs il ne voulait pas que Léanne soit mêlée que ce soit de près ou de loin à cette histoire. Jamais il ne lui en parlerait !

     

    Ils passèrent un bon moment ensemble, Dan réussit à la dérider un peu, mais il voyait bien quand elle regardait tristement ses jambes qu'elle était tourmentée par ce qui lui arrivait. Il aurait tellement voulu apaiser sa détresse, faire que tout cela n'eut été qu'un horrible cauchemar, mais malheureusement, il n'avait pas ce pouvoir. La seule chose à faire était qu'elle puisse exorciser ses démons.

     

    -       Tu ne m'as jamais rien dit de toi la puce. Je ne sais pas grand chose te concernant. J'aimerais bien que tu te dévoiles enfin.

     

    Elle consentit à lui parler de sa vie avant l'accident, chose qu'elle avait toujours refusé de faire, car remuer la boue de son passé était très difficile pour elle. Il put apprendre entre autres choses que son père, décédé quand elle avait 7 ans, lui manquait tellement, qu'elle recherchait en tout les hommes qui passaient dans sa vie un modèle en qui se raccrocher. C'est ainsi qu'il comprit que Cédric se servait de cela pour la manipuler et lui faire faire tout ce qu'il voulait. L'accident qui l'avait laissée si longtemps dans le coma et lui avait coûté l'usage de ses jambes était de sa faute.

     

    -       Je vais te raconter ce dont je me souviens de l'accident, lui dit-elle d'une voix sourde. Nous avions été en boîte ce soir-là, je n'en avais pas vraiment envie, mais il a insisté. Je venais juste d'avoir mon permis de conduire, et il disait vouloir fêter l’événement. Sur la route il a voulu qu'on aille chercher une de ses cousines, je ne la connaissais pas, mais je n'ai pas protesté. Je n'ai rien dit non plus quand ils m'ont reléguée sur la banquette arrière, ils discutaient et riaient comme si je n'étais pas là. J'ai même cru voir à certains moments beaucoup plus que des liens familiaux entre ces deux-là. C'était vraiment bizarre, mais je me suis dit que je me faisais des idées. Quand nous sommes arrivés dans la boîte, Cédric a disparu avec sa cousine. A un moment je les ai aperçu au bar, ils buvaient tellement que s'en était effrayant, comme j'avais les clefs de la voiture dans mon sac je me suis dit que ce serais plus raisonnable que ce soit moi qui conduise au retour. Je me suis rapprochée d'eux, mais de là où j'étais ils ne pouvaient pas me voir. Cédric s'est mis à embrasser cette fille à pleine bouche et c'est là que j'ai compris qu'en fait ce n'était pas sa cousine.

     

     

    La voix de Léanne s'étrangla dans sa gorge comme si elle revivait cette soirée maudite:

     

    Je suis restée figée sur place. Je me suis sentie tellement mal, j'avais envie de mourir. Quand j'ai enfin repris contenance, je suis allée vers eux, j'étais furieuse. Mais Cédric n'a pas paru  gêné de ma présence, il s'est contenté de me dire de ne pas le prendre mal, et que ce serait sympa qu'on se fasse un plan à 3. Sa réaction m'a tellement écœurée, que je n'ai rien trouvé à lui répondre. J'ai juste tourné les talons, et je suis partie. J'ai pris la voiture de Cédric, dans l'intention de rentrer chez moi, mais il a commencé à pleuvoir, et je pleurais tellement que je ne voyais plus devant moi. Une voiture m'a croisée avec ces espèces de phares bleutés hyper-puissants et là, j'ai été aveuglée. J'ai freiné parce que je sentais que je perdais le contrôle, la voiture a glissé et j'ai quitté la route sans que j'y puisse quoi que ce soit. Et je me suis retrouvée ici. Voilà, tu connais toute l'histoire.

     

    Dan sentit la fureur monter en lui. Comment avait-il osé lui faire ça ? A elle ? C'était à n'y rien comprendre. Elle ne méritait pas qu'on la traite comme ça !!! (...) Mais en y réfléchissant, à une époque lui-même aurait été capable de faire ça à une fille, voire pire. Pourquoi réagissait-il si violemment ? Et en plus, il se permettait de juger ??? Mais les choses étaient différentes! Il ne s'attaquait qu'à des filles de la même trempe que lui. Qui ne voulaient que s'amuser, sans prise de tête. Qui ne recherchaient que l'aventure d'une nuit, sans engagement. Jamais il n'avait été jusqu'à bafouer les sentiments de quelqu'un. La seule qu'il avait vraiment aimée, avait fait son choix. Et d'ailleurs à présent il se demandait si ça avait vraiment été de l'amour ou si ce n'était qu'une obsession passagère, dût à son esprit de compétition envers Steph. Mais tout cela serait ridicule! Ces sentiments devaient être bien réels en leurs temps, car il n'aurait jamais remis son amitié pour Steph en cause, juste pour un rapport de force. Néanmoins, à présent ils avaient complètement disparu, pour laisser place à un bourgeon fragile qui ne demandait qu'à éclore. La terre était fertile et ne tendait qu'à recevoir l'espoir d'un nouvel amour, espoir que Dan s'appliquait à cultiver un peu plus, chaque fois qu'il passait du temps avec Léanne. Il voulait aller doucement dans le cheminement vers son cœur. Le temps que ça lui prendrait lui était égal, car cette fois, il était sûr de lui. Mais avant toute chose, il avait un compte à régler, il s'était engagé, et il tenait à aller au bout de cet engagement.

     

    Léanne brisa le silence qui s'était installé dans la chambre, pendant que les pensées de Dan vagabondaient:

     

    -       Tu dois te dire que j'ai été stupide, n'est-ce pas ? J'ai continué de croire en lui alors même qu'il m'a balancé son infidélité en pleine face.

    -       Non, tu n'as pas été stupide. Tu l'aimais, c'est tout. Je comprends et je respecte cela. L'amour c'est quelque chose d'extrêmement puissant, qui fait faire tout et n'importe quoi. Pour l'être aimé, on déplacerait des montagnes, on décrocherait la lune. Je vais te dire quelque chose. J'ai moi aussi aimé une fille, il n'y a pas si longtemps, quelqu'un de formidable. Mais elle était déjà en couple. Elle l'aimait vraiment. J'ai cru que je devenais fou tellement mon amour pour elle était profond. Mais elle m'était interdite, car c'était la copine de mon meilleur ami. J'ai profité d'un moment de faiblesse et j'ai agi comme un égoïste, je n'ai pensé qu'à moi, sans réfléchir aux conséquences. Résultat, nos vies ont été complètement chamboulées. J'ai perdu pendant un temps les deux personnes qui comptaient le plus à mes yeux. A l'heure actuelle, j'ai fait amende honorable et mon ami m'a pardonné mon erreur. Quant à elle, je me rends compte que l'aimer n'avait été que pure folie, et qu'entre nous rien n'aurait été possible. Alors, non. Tu n'as pas été et tu n'es pas stupide de l'amour que tu portes à cet imbécile. C'est lui qui n'a rien compris, et qui perd beaucoup en te rejetant de cette façon.

     

    Il sentit qu'il avait trouvé les mots justes, car elle vint se blottir dans ses bras et la tension se relâcha de ses épaules. Pour lui changer les idées et détendre le climat de tristesse qui avait envahi la chambre, Dan orienta la conversation sur des sujets beaucoup plus légers et le temps fila alors à une allure vertigineuse. Les heures de visites s'achevaient, Dan dût prendre congé, et c'est la mort dans l'âme qu'il sortit de la chambre. Il n'avait pas envie de laisser Léanne et qu'elle retombe dans l'état où il l'avait trouvée, mais il ne pouvait faire autrement.

     

     

     

     

    Le soleil avait disparu depuis longtemps pour laisser place au disque rond et brillant de la lune, Dan alluma son portable qui se mit à sonner immédiatement de messages ratés. Il soupira et en prit connaissance. 1 message de Tony lui annonçait qu'il avait pris rendez-vous pour lui avec un ami agent immobilier. C'était déjà une chose de faite. Puis Dan fronça les sourcils en lisant le message suivant:

     

    ***

    Mec, j’ai essayé de te joindre toute la journée, mais rien à faire. Je ne serai pas là pendant un certain temps, je vais rejoindre Carole à Selvadorada. J’ai pris 1 grande décision, je t'en dirai + a mon retour. Steph

    ****

     

    -       QUOI ???? s'exclama-t-il stupéfait.

     

    Il dut relire 2 fois le message pour s'assurer qu'il avait bien compris. Stéphane était parti rejoindre Carole? Putain ! Dan se massa distraitement la nuque. Si Steph s'était barré comme ça sur un coup de tête, c'est qu'il avait dû se rendre compte que sa vie sans Carole n'avait plus de sens. Dan le connaissait assez bien pour deviner ce qui avait pu se passer dans sa tête. Il se mit à sourire.

    Ces deux-là étaient faits l'un pour l'autre. Rien ne saurait remettre ça en question. Il était content pour son ami et souhaitait de tout son cœur qu'il réussisse à reconquérir la femme de sa vie.

     

    Quand il rentra chez lui, son sourire ne l'avait pas quitté. Penser à leurs retrouvailles lui faisait chaud au cœur. Sa bonne humeur était tellement visible que sa mère, occupée à préparer une salade dans la cuisine, lui en fit la remarque quand il vint l'embrasser:

     

    -       Toi, tu as dû apprendre une bonne nouvelle !

    -       Si on veut. Disons que c'est le premier pas vers une très grande nouvelle à mon avis.

    -       Et ça te concerne ?

    -       Pas directement. Mais je suis content pour les personnes concernées.

    -       Ah bon... On va bientôt passer à table.

    -       Non merci, je ressors.

    -       Tu pourrais quand même faire un effort de manger en famille le week-end !

    -       Je pourrais... Mais je n’en ai pas envie. Tu sais, je ne vivrais pas éternellement ici, donc tu devrais t'habituer à ce que je ne sois pas là pour les repas.

    -       Ne me dis pas que tu penses déménager ?

    -       Si justement, et j'ai rendez-vous la semaine prochaine pour commencer mes recherches.

    -       Pourquoi si tôt ? Tu ne te plais plus à la maison ???

    -       Ça n'a rien à v...

     

     

     

    Elle se tourna vers le salon et couvrant la fin de la phrase de son fils, elle héla son mari :

     

    -       GERAAAARRRRD !!!!!!

     

    Son père entra dans la cuisine l'air étonné:

     

    -       Mais qu'est-ce qui se passe encore ??? Puis se tournant vers son fils:

    -       Daniel !!!! tonna-t-il.

    -       Mais quoi ???? répondit Dan agacé.

    -       Pourquoi ta mère hurle comme ça à travers la maison?? On dirait un cochon qu'on égorge !!!

    -       Elle est sous le choc, je viens de lui dire que je compte déménager. 

     

    Maria se tourna vers son mari:

     

    -       Il vient à peine de sortir de l'hôpital !!!! Il n'est pas encore totalement remis !!! Parle-lui !!! pleurnicha-t-elle

    -       N'importe quoi maman, là ça fait presque 2 semaines que je suis sorti, faut arrêter un peu de déconner !!!

    -       DANIEL !!!! Parle à ta mère sur un autre ton !!!!! rugit son père.

    Dan haussa les épaules:

    -       Faudrait que tu arrêtes de me couver comme un nourrisson maman ! J'aurais bientôt 28 ans, je dirige ma propre entreprise, il est plus que temps que j'ai un appart' à moi.

    -       C'est à cause d'une fille, c'est ça ? Tu veux aller vivre avec une espèce de petite traînée qui veut me voler mon fils !!!!

     

    L'espace d'un instant, le visage de Léanne s'imposa dans l'esprit de Dan. Elle était loin d'être une traînée, et même si il avait caressé le projet de s'installer avec elle un jour, en l'état actuel des choses, c'était carrément impossible à envisager.

     

    -       Mais arrête de dire n'importe quoi !!! Ce n'est pas du tout ça !!! J'ai juste envie d'être seul, d'avoir mon indépendance. De faire ce qui me plaît, quand ça me plaît !!!

    -       En quoi ça te changerais d'ici ? Rétorqua son père. Tu fais déjà ce que tu veux.

    -       Dans une certaine mesure seulement ! Je n'ai plus envie de vivre chez vous, c'est tout. Pourquoi vous en faites une montagne ??? Maman !!! Tu ne pensais pas que je vivrais éternellement ici quand même ????

     

    Sa mère lui tourna le dos et se mit à remuer frénétiquement la salade, puis à laver de la vaisselle déjà propre.

     

    -       Maman... Tu ne comptais pas que je reste dans tes jupons toute ma vie ?

    -       Dan, on t'a tiré dessus ! Nous avons failli te perdre, ton père et moi ! Et là, tu n'attends même pas de t'être totalement remis, tu veux t'en aller !

    -       Mais je suis complètement guéri ! Je ne me sens plus à l'aise à la maison. Je vous adore, mais vous m'étouffez tout les deux ! Vous ne me laissez pas respirer. J'ai l'impression d'être un enfant de 2 ans. Si je te laissais faire maman, tu couperais ma viande en petit morceaux !!! Je n'en peux plus ! Et dès que j'aurais trouvé quelque chose, je m'en irais.

     

     

     

    Son père qui s'était assis pendant l'échange le regarda gravement, puis il prit la parole:

     

    -       Nous nous sommes fait beaucoup de soucis pour toi, mon garçon. Tu es notre seul enfant. Comprends que nous voulons te garder le plus longtemps possible auprès de nous.

    -       Quand je suis parti de la maison il y a 2 ans, vous n'avez pas fait tant d'histoires, alors excuse-moi, mais là je ne comprends pas tout ce cirque que vous me faites !

    -       Les circonstances étaient différentes...

    -       C’est sûr qu’elles étaient différentes, n’est-ce pas papa ? dit Dan d’un ton aigre.

     

    Dan avait l'impression de parler à un mur en béton armé. Ses parents faisaient bloc face à lui. C'est comme si tout ce qu'il disait ne les atteignaient pas. Et ça l'énervait de plus en plus.

     

    -       Écoutez, j'en ai marre de cette discussion qui ne mène à rien. Ce n'est pas la peine d'essayer de me convaincre, j'ai déjà pris ma décision, et rien de ce que vous pourrez dire ne me fera changer d'avis.

     

    Il sortit de la pièce sans un regard en arrière.

     

     

                                          *********************** 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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