• - CHAPITRE 10.2 -

    - CAROLE -

     

     

    J'étais assise dans le hall de l'aéroport, attendant l'heure d'embarquer. Pour faire passer le temps, j'avais acheté un roman, mais je ne le lisais pas vraiment, si dans l'instant quelqu'un me demandait ce que je lisais, je ne crois pas que j’aurais su quoi répondre. Un jeune homme vint s'asseoir à coté de moi, je levais les yeux et lui sourit. Il n'était pas mal, plutôt joli garçon. Je me désintéressais de lui et retournais à ma lecture quand il engagea la conversation:

     

    -       Salut...

    -       Salut... répondis-je sans le regarder.

    -       Il y a beaucoup de monde qui voyage aujourd'hui...

    - ...

    -       Vous attendez pour embarquer ?

    -       Oui.

    -       Moi aussi... Ils ont du retard visiblement. Où allez-vous, si ce n'est pas trop indiscret?

    -       A Selvadorada

    -       Ah! Moi aussi, quelle coïncidence ! Vous y allez pour la première fois ?

    -       Non, j'y ai souvent passé mes vacances étant enfant, mon père possède une villa là-bas.

    -       Je vois, donc vous êtes une habituée…

     

    - CHAPITRE 10.2 -

     

     

    Je ris et répondis par l'affirmative. Discuter avec cet inconnu avait au moins un avantage, m'empêcher de ressasser mes problèmes.

     

    -       Et vous y aller pour le travail ou pour des vacances?

    -       Disons que je vais me reposer.

    -       Excellent ! Parfois il faut savoir lever le pied et ...

     

    Les paroles de l'inconnu furent couvertes par une annonce:

     

    * Din din din !

    Les passagers du vol ATR-472, à destination de Selvadorada, sont priés de se rapprocher de la porte numéro 2, pour procéder à l'embarquement immédiat.

     

    Passengers of the ATR-472 flight to Selvadorada should be closer to the door number 2 to make on board immediately

     

    Din din din *

     

    -       Ah! C'est pour nous ça...

     

    Je ne répondis pas et empoignais ma valise.

     

    - CHAPITRE 10.2 -

     

     

     

     

    Arrivée dans la salle d'embarquement, je présentais mon billet et mon passeport à une jolie hôtesse. Elle me sourit et me souhaita bon voyage. Je la remerciais et longeais le corridor qui menait à l'appareil. L'odeur particulière aux avions me frappa de plein fouet, et j'entrepris de chercher mon siège. J'avais demandé à être du coté du hublot, on m’avait donc assignée au siège

     

    22 B. En soupirant d'aise, je pris place, et allais reprendre mon livre quand le jeune homme qui m'avait abordé dans hall de l'aéroport, vint s'asseoir à coté de moi, l'air ravi.

     

    -       Hé bien, on dirait que vous êtes condamnée à me supporter pendant la durée du vol. dit-il en me faisant un clin d'œil.

    -       Je vois ça...

    -       Je ne voudrais surtout pas vous importuner, je peux toujours demander à changer de place si ma compagnie vous pèse, me dit-il d'un air contrit.

    -       Non... non, ne vous inquiétez pas et excusez-moi de mon impolitesse.

     

     

    - CHAPITRE 10.2 -

     

     

    Puis je lui tendis la main:

    -       Carole.

    -       Oh, enchanté Carole, moi c'est Claude. dit-il en me serrant la main. Ravie de faire votre connaissance.

     

    L'annonce du commandant de bord interrompit notre échange, et je me calais confortablement pour attacher ma ceinture. Je n’étais jamais vraiment à l'aise en avion, le décollage et l'atterrissage étaient ce que j'appréciais le moins. Quelques instants plus tard, nous étions au milieu des nuages, et je me détendis, mon voisin me regarda, l'air intrigué:

     

    -       Vous étiez vraiment stressée au décollage n'est ce pas ?

    -       J'ai horreur de ça.

    -       Ne vous inquiétez pas, tout ira bien.

     

    Environ une demi-heure plus tard, une hôtesse habillée d'un tailleur bleu marine, vint nous proposer des rafraîchissements, et une collation de mini-sandwichs. Je n'avais pas très faim, mais je mangeais quand même un peu.

     

    -       Alors Carole, comment trouvez-vous ces espèces... d'amuse-gueules ? Pour une fois, je trouve qu’ils ne nous servent pas de la merde.

    -       Oui, c'est vrai qu'ils sont plutôt bons... Vous m’avez posé une question tout à l‘heure, et je n’ai pas pu vous la retourner. Qu’allez-vous faire à Selvadorada?

    -       Disons que je vais retrouver mes racines, ma mère est Selvadoradienne et je ne connais pas ma famille qui vit là-bas, donc voilà, j’ai posé un congé pour une petite réunion familiale.

    -       Je vois... ça doit être excitant pour vous...

    -       Effectivement, on peut dire ça comme ça. Carole... ça vous dérange si nous nous tutoyons ? Je ne suis pas à l’aise avec toutes ces convenances.

    -       Euuuh d’accord.

    -       Alors tu vas de quel côté de Selvadorada ?

    -       Sunset Crest, dans St James...

    -       Ok, la majorité de ma famille se trouve à Puerto Lama, la capitale. Ce n'est pas si loin, il me semble, peut-être qu'on se verra.

    -       Peut-être...

     

    - CHAPITRE 10.2 -

     

     

    Je ne vis pas le temps passer. Claude était d'agréable compagnie, il me raconta plusieurs anecdotes, et je ris de bon cœur à certains souvenirs qu'il évoquait. Je remarquais qu'il me regardait souvent intensément, mais je n'y prêtais pas trop attention. Je ne flirtais pas avec lui, il ne s'agissait pas pour moi d'un jeu de séduction, mais d'une façon comme une autre d'aborder un voyage ennuyeux et de le transformer en un sympathique intermède.

     

    Deux heures plus tard, l'engin se posa sur le tarmac. Un soleil resplendissant brillait sur l'île. Et une brise fraîche vint balayer mes cheveux qui avaient bien poussé et qui m'arrivaient maintenant aux épaules. Je repoussais une mèche qui me voletait dans le visage et chaussais mes lunettes de soleil Christian Dior, cadeau de Stéphane. L'aéroport était bondé, mais je pus récupérer ma valise sur le tapis roulant plutôt rapidement. J'aperçus Claude un peu plus loin qui patientait pour récupérer la sienne, j'allais lui dire au revoir:

     

    -       Je m'en vais, je te souhaite un bon séjour.

    -       Ok, ben ça m'a fait plaisir de voyager en si charmante compagnie. J'aimerais bien qu'on garde le contact, si le cœur t'en dit.

    -       Tu peux toujours m'appeler à la villa, je te laisse le numéro, on essayera d'aller manger ensemble avant la fin de mon séjour.

    -       Quand repars-tu ?

    -       Je ne reste que 2 semaines. Je repars normalement le Mardi d'après la semaine prochaine.

    -       Pas de soucis, je t'appellerais.

     

    Je griffonnais rapidement une série de chiffres sur un bout de papier et le lui tendis.

     

    - CHAPITRE 10.2 -

    -       A bientôt Carole...

    -       Bye !

     

    Je sortis de l'aéroport, et me mis en quête d'une voiture à louer. Je connaissais l'île comme ma poche, je n'aurais donc pas besoin qu'on me guide pour savoir où aller. Après avoir rempli les formalités de location et récupéré les clefs du véhicule, je me mis en route sans attendre car la route pour arriver à Sunset Crest était longue.

     

    - CHAPITRE 10.2 -

     

     

    Je reconnu avec nostalgie les petites routes qu'on empruntait avec mes parents, et je me souvins du temps où ma mère était encore là. Comme on était heureux alors. J'eus une soudaine envie de pleurer, mais je me ressaisis, je n'étais pas là pour me noyer dans mes larmes, mais au contraire pour guérir mes blessures.

     

    Je longeais la côte et traversais plusieurs quartiers pittoresques. Pour arriver à destination, je passais par la capitale Puerto Lama et vis que les rues étaient toujours aussi animées. Quand j'arrivais dans la ville de Lazaretto, un bien-être m'envahit, j'étais presque arrivée. Encore quelques minutes et je retrouverais la maison qui avait abrité toutes mes vacances. La maison de ma maman, celle que mon père lui avait offerte quand ils s'étaient mariés.

     

    La route était mauvaise, et la voiture prenait souvent les ornières, quoi que je fasse pour les éviter. J'arrivais dans un tournant et bifurquais dans une petite entrée protégée par une rangée d'arbres touffus. Mon cœur battait la chamade. Et soudain, nichée dans un bouquet de fleurs, elle se dressa devant moi, cossue et accueillante, une vraie cachette d'amoureux. La peinture bleue clair de la maison avait été rafraîchie récemment et je souris en voyant les lettres en fer forgé blanc fixées au mur de l'entrée: "Madeline", le prénom de ma maman.

     

     

    - CHAPITRE 10.2 -

     

     

    Je me garais dans l'allée de pierre, et j'eus à peine le temps de sortir de voiture que la porte d'entrée s'ouvrit et une femme courte et rondouillette, vêtue d'une robe en jersey mauve sortit de la maison, la démarche aérienne malgré sa corpulence. En me voyant son visage s'éclaira et elle s'élança à ma rencontre, comme une enfant:

     

    -       Carole ??!!! Que fais-tu là ? Oh mon Dieu, j'ai failli ne pas te reconnaître !!! Je suis tellement contente de te revoir, cela fait si longtemps, comme tu as changé en 4 ans, tu es absolument magnifique !!!! Welcome home ma chérie !!!! s'exclama-t-elle.

     

     

    - CHAPITRE 10.2 -

     

     

    Elle me serra dans ses bras, et je m'abandonnais à son étreinte, comme il était bon de la revoir...

     

    -       Moi aussi je suis heureuse de te revoir Hannah ...

     

     

     

     

                                              ***************

     

     

     

     

     

    <  Chapitre 10.1                                                                                                                                                                                                          Chapitre 10.3 > 


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :