• - CHAPITRE 12.3 -

    - DAN -

     

    (Bientôt ma petite, tu auras le châtiment que tu mérites, bientôt...)

     

     

     

    -       Alors patron ? A peine sorti de l'hosto et déjà au boulot ?

     

    Tony le gestionnaire venait d'entrer dans le bureau. Dan leva les yeux vers lui :

     

    -       Il faut bien, sinon tel que je vous connais vous allez passer vos journées à vous la couler douce... répondit-il en rigolant.

    -       Bah, on a fait que ça pendant que tu n'étais pas là, on s'est tourné les pouces à en avoir des ampoules !!!

    -       Ça je n'en doute pas !! Alors quoi de neuf ?

     

    Ils devisèrent un moment, et passèrent en revue les derniers chiffres mensuels. Dan fut satisfait, car en presque 2 mois d'absence, son équipe avait fait de l'excellent boulot. Il ne regrettait pas le choix qu'il avait fait d'embaucher d'anciens camarades d'école. Les meilleurs, selon lui. Sa boîte était encore fraîche sur le marché, il n'y avait que 3 ans qu'il l'avait lancée et elle décrochait de plus en plus de contrats avec d'autres entreprises. Dan avait 7 employés sous ses ordres. Trois informaticiens, une secrétaire, un gestionnaire qui s'occupait de la boîte en son absence, un comptable et un commercial. C'était peu, mais amplement suffisant pour le moment. Les bureaux de l'entreprise ne payaient pas de mine, et n'étaient pas très spacieux, mais Dan comptait les faire déménager l'année suivante, afin que chacun puisse avoir un espace qui lui soit bien attribué. Le confort de son personnel était quelque chose qui lui tenait à cœur et il pensait qu'il y aurait un meilleur rendement si ses employés avaient un cadre de travail plus agréable et fonctionnel.

     

     

     

     

    Dan se leva de son fauteuil et se dirigea vers le box qui servait de bureau à Maryse la secrétaire, celle-ci n'était pas encore arrivée, bizarre, car d'habitude, elle était l'une des premières au travail, il s'assit sur un coin du bureau pour éplucher les messages de la veille qu'elle n'avait pas encore transmis à Tony. Au même moment la porte d'entrée s'ouvrit et Maryse entra dans la pièce:

     

     

    -       Oh salut Dan dit-elle surprise, tu es déjà de retour ?

    -       Comme tu peux le constater. Tu es en retard toi ou je me trompe ?

    -       Désolée, j'ai eu un léger contre-temps. La nounou de mon fils est malade, il a fallu que j'appelle ma mère d'urgence pour qu'elle me le garde.

    -       Ok, pas de soucis, écoute, je vais devoir m'absenter une heure ou deux, j'ai quelques bricoles à aller acheter.

    -       Tu as besoin du chéquier entreprise ?

    -       Non ça ira, ce ne sera pas nécessaire. Je ne ferais qu'un aller-retour. J'ai beaucoup à faire aujourd'hui.

    -       D'ailleurs, pendant que j'y pense, il y a Monsieur Germany qui demande à te voir depuis un bon moment, j'ai essayé de lui expliquer que tu n'étais pas disponible, mais il ne veut rien entendre, il n'a même pas voulu parler à Tony, il voulait te parler en personne. Alors il faudrait que tu le rappelles au plus vite.

    -       Tu sais ce qu'il me veut ce vieux schnock ? Il ne voulait pas de nos services pour l'installation de son réseau, je ne vois pas pourquoi il veut me voir maintenant.

    -       Justement, il semble qu'il y ait eu un problème... Mais je n'en sais pas plus, il n'a rien voulu me dire !

    -       Ok, je le rappellerais dans la journée, je dois y aller.

     

     

     

    Une dizaine de minutes plus tard, Dan filait sur l'autoroute, en direction de San Myshuno. Il connecta son portable à l’autoradio afin de passer un appel, et composa le numéro tout en gardant un oeil sur la route:

     

    -       Yo ! Fabrice !

    -       Dan c’est toi mon gars ? Comment vas-tu ? Ça fait un bail que je ne t’ai entendu !!! Tu avais disparu ou quoi?

    -        Ça va tranquillement, je me remets doucement sur les rails. Ecoute, j’ai une affaire urgente dont je dois m’occuper, et j’ai besoin que tu me rendes un service.

    -       Les affaires reprennent ? Je t’écoute, de quoi as-tu besoin ?

    -       Il me faut un ordinateur portable… mais mon nom ne doit apparaître nulle part. Ni facture, ni rien. Je te donne l’argent en cash.

    -      Ok, ça peut se faire ! Quelle marque ?

    -       Peu importe, il ne fera pas long feu de toute façon. Par contre, j’en ai besoin tout de suite. Là je suis sur la route, j’ai quelques petites choses à gérer avant et je viens te voir ensuite. Bien sûr, c’est donnant-donnant.

    -       T’inquiètes mon pote. Tu sais très bien que tu peux compter sur moi. Dès que tu es dans le coin, tu me phone, je te mets tout ça au propre.

    -       Pas de problème. A toute ! (Clic)

     

    Son appel terminé, Dan eut un sourire satisfait. Il composa un autre numéro, une voix veloutée lui répondit presque immédiatement après la première sonnerie:

     

    -       Syndra à l'appareil !

    -       Bonjour ma chérie, c'est ton amant préféré...

    -       Dan !!! Comment vas-tu beau gosse ? J'ai appris ce qui t'est arrivé !!!

    -       Et tu n'es pas venue une seule fois me rendre visite...

    -       Je suis désolée, vraiment, mais tu me connais, toujours en train de courir à droite et à gauche, je n'ai pas une minute à moi !!!

    -       Quelle vilaine fille, tu mérites une fessée, je me ferais un plaisir de te la donner.

    -       Tu n’as pas changé mon chou, toujours aussi coquin... Je suppose que si tu m'appelles, c'est que tu veux que je te rende un service? Je me trompe ?

    -       Pourquoi dis-tu ça ma belle? Ça me blesse vraiment que tu penses ça de moi. Je ne peux pas passer un coup de fil à une vieille amie sans arrière-pensée ? dit Dan d'un air faussement blessé.

    -       Vraiment ? Je te connais Dan... Que me vaut cet appel ? répondit-elle, amusée.

     

     

     

    Dan rit, car il savait que Syndra l'aurait de toute façon démasqué en quelques secondes. Elle le connaissait trop bien, comme si elle l'avait faite elle-même. C'était une ex avec qui il avait gardé d'excellentes relations, ils s'étaient séparés car à l'époque elle s'en allait suivre une formation de maquilleuse professionnelle aux États-Unis, et à son retour à Oasis Springs, 2 ans et demi plus tard, Dan avait trop changé pour s'enfermer à nouveau dans une relation exclusive, ils étaient restés amis. Des amis qui se retrouvaient de temps en temps, quand l'abstinence se prolongeait un peu trop, pour de plus ou moins longues séances de "réconfort mutuel" comme elle aimait dire.

     

    Mais ça, c'était avant et ils avaient quelque peu perdu le contact depuis qu'elle avait convolé en justes noces. Dan se racla la gorge avant de continuer :

     

    -       Effectivement, j'ai un service à te demander...

    -       Et qu'est-ce que j'aurais en échange ? demanda t-elle taquine.

    -       Le droit de faire de moi ton esclave sexuel pendant toute une nuit... répondit Dan d'une voix suave.

    -       Tu sais que je suis mariée maintenant...

    -       L'un n'empêche pas l'autre ma chérie, mais ne me rappelle pas cette tragédie, j'en ai eu le cœur brisé.

    -      Mais bien sûr, tu t'es vite consolé, dans les bras d'une charmante demoiselle, ne dis pas le contraire !!!

    -      Évidemment, Oasis Springs à tant de belles fleurs qu'il me faut butiner... M'enfin bref, comme je te le disais, j'ai besoin que tu me rendes un service. Bien sûr, je te payerais pour ça...

    -       De quoi s'agit-il ?

    -     Il faudrait que tu puisses me rendre totalement méconnaissable physiquement, et que ça tienne au moins une demi journée.

    -       C'est tout ? Mais c'est l'enfance de l'art ce que tu me demandes !!!

    -       Je sais que tu es une championne, alors tu acceptes ?

    -       Tu sais que je ne peux rien te refuser ou presque. Ce serait pour quand cette métamorphose ? Et c'est pour quelle occasion ?

    -       Disons que c'est pour une farce que je veux faire à quelqu'un, je te contacterais quand j'aurais tout mis en place.

    -       Ok, quand tu es prêt, fais-moi signe.

    -       Sois-en sûre. Je te fais un gros bisou sur ta fesse gauche, tu sais, celle qui a un mignon petit grain de beauté.

    -       Toi alors !!!! A bientôt Dan !!! (Clic)

     

    Dan s'engagea sur une voie et maugréa dans sa barbe en s'apercevant qu'un embouteillage monstre s'étendait jusqu’à la zone commerciale. Il mit la climatisation à fond et inséra un CD dans son auto-radio. Les premières notes de "Mémories" résonnèrent dans l'habitacle. Dan se mit à fredonner en même temps que Sanchez, il se sentait détendu et sûr de lui, pour le moment, tout se déroulait comme sur des roulettes.

     

    Quarante-cinq minutes plus tard, devant un guichet automatique, il regarda sa montre, presque 2 heures qu'il était parti, il fallait qu'il active. Il enfouit les billets dans sa poche et reprit la route. Le bouchon ne s'était toujours pas résorbé, il fit donc un détour pour l'éviter. Il avertit Fabrice de son arrivée imminente, de façon à ce que celui ci se mette au diapason pour que leur transaction se passe en toute discrétion. Il ne se gara pas devant le travail de son pote, mais quelques mètres en aval. Il prit même le soin de se coiffer d'une casquette pour masquer partiellement son visage, au cas où. On était jamais trop prudent dans des cas pareils, et là, il ne devrait rien laisser au hasard, il suffirait que quelqu'un le reconnaisse une seule fois au mauvais endroit, pour que son plan soit bancal.

     

    Fabrice l'attendait près du dépôt d'un autre magasin, deux employés étaient occupés au déchargement d'un conteneur et ne se préoccupaient pas de ce qui se passait aux alentours, mais Dan n'apprécia pas l'initiative:

     

    -       Mais mon gars… si c’est comme ça on aurait dû rester dans ta boutique. Tu n’as pas pensé qu’avec tout ce que je t’ai dit, c’est que je voulais rester discret ????

    -       Ne t’inquiète pas, ces types ne savent même pas que nous sommes là. J’ai ce que tu m’as demandé, je l’ai laissé derrière le dépôt.

    -       Combien ?

    - 600€.

     

     

     

    Dan sortit des billets de sa poche, et après les avoir discrètement comptés, il mit 1000€ dans la poche de l'autre. Il payait le prix fort, car c'était le prix que valait l'appareil, sans compter la "petite" commission de son revendeur. Car contrairement aux apparences, l'argent reviendrait bien dans les caisses du magasin, mais personne, hormis Fabrice, ne saurait qui avait fait l'acquisition de l'ordinateur. C'était certes une transaction sous le manteau, mais au final personne ne serait lésé. Dan prit congé de Fabrice, et en prenant bien soin de ne pas se faire remarquer, il récupéra son achat qui se trouvait effectivement à l'endroit indiqué. Il sortit de la zone commerciale, et retourna à son boulot. En entrant dans le local, il fut intrigué par le silence inhabituel qui y régnait, il ne croisa personne ce qui le perturba un peu. Poussant la porte de son bureau, il fut accueilli par une mini fête surprise qu'avaient organisé les employés en son absence. Il fut à la fois surpris et touché. Ils s'entassaient tous dans la pièce qui paraissait encore plus petite qu'à l'accoutumée:

     

    -       Bon retour parmi nous patron !!!! s'exclamèrent-ils tous en chœur.

    -       Et ben dis donc... Je ne sais pas quoi dire...

    -       Ben ne dis rien, rigola Tony en lui tendant un gobelet en plastique remplit de jus de raisin.

    -       Je vous remercie, ça me touche beaucoup. Mais il ne fallait pas... Pour un peu, je penserais que je vous ai manqué.

     

    Presque comme un seul homme, ils s'écrièrent:

     

    -       Nooon...!!!

    -       Ah je le savais !!! Vous me faites de la lèche alors, mais je vous préviens vous ne serez pas augmentés !!!

     

    Ils rirent tous de bon cœur, et chacun y alla de son commentaire. Au bout d'une demi-heure de "récréation", Dan déclara qu'il était temps pour chacun de se remettre au travail. Et heureusement, car au même moment, le téléphone sonna, comme s'il avait fait une trêve pendant cet intermède. Dan jeta un coup d'œil à l'indicatif d'appel, qui lui fût inconnu, puis fit signe à Maryse de répondre, celle-ci s'exécuta et prit la communication. Après quelques minutes de conversation, elle regarda Dan:

     

    -       Monsieur Germany, pour toi...

    -       Ok, je vais le prendre dans mon bureau.

     

    Dan referma la porte de la pièce, et prit place dans son fauteuil. La vie reprenait son cours, avec son lot de tracas quotidiens, les clients à gérer, les contrats à signer. Dan retrouvait le rythme petit à petit, mais son esprit revenait sans cesse aux détails de son plan, il avait hâte que les rouages de la machine infernale se mettent en marche, et il veillerait à ce qu'aucun grain de sable ne vienne enrailler celle-ci.

     

    En fin d'après-midi, il s'en alla, laissant à Tony le soin de fermer les bureaux. Le sourire aux lèvres, il serait bientôt temps pour lui d'entrer en scène. Un détail important lui avait échappé, il lui fallait une nouvelle ligne téléphonique!!! Comment faire ? Malgré toutes ses relations, il ne connaissait personne qui travaillait chez un opérateur. Il fronça les sourcils, il se trouvait dans une impasse. Contrarié, Dan tourna la chose dans sa tête dans tous les sens. Il avait horreur que les choses ne se déroulent pas comme il le souhaitait. Il sortit nerveusement son portable de sa poche et composa le numéro de Stephane:

     

    -       Yo c’est moi!

    -      Hey quoi de neuf ?

    -       J’ai un petit problème là. Il faut que tu m’aides.

    -      Je t’écoute?

    -       Tu ne connaîtrais pas, par hasard, quelqu'un qui travaille chez un opérateur téléphonique ?

    -       Quel opérateur ?

    -       Je m’en fous, n’importe lequel !

    -       Ben… l’une de mes cousines travaille à Lamamobile, je peux voir avec elle…

    -       Ok, demande-lui s'il y a moyen ou pas de me faire avoir une puce. Tu sais déjà de quoi je parle, un truc incognito.

    -   J’avais bien compris mon vieux. T’inquiètes, je lui demanderai ce qu’elle peut faire et je te rappelle.

    -       Pas de problème, merci ! A plus !  (Clic)

     

    Au final, les choses pouvaient se dérouler selon ses plans, il suffisait simplement que Steph décoince la situation. Au pire, il trouverait bien une autre solution en cas de besoin. Pour peaufiner son plan Dan fît un détour dans une boutique dont la vitrine était drapée de tissus de soie rose et fit l'acquisition de plusieurs objets qui lui seraient bien utiles en temps voulu. Satisfait de ses achats, il décida qu'il était temps pour lui de s'accorder un temps de douceur, et de laisser le mauvais Dan de côté quelques heures. Il prit la direction de l'hôpital et passa un agréable moment en compagnie de Léanne, elle était toujours alitée, et ne mangeait pas encore d'aliments solides, mais elle sembla ravie de le revoir. Apparemment, elle ne le croyait qu’à moitié quand il disait être venu la voir chaque jour, mais il ne lui en voulut pas, loin de là. Il lui raconta sa journée de travail, mais ne mentionna à aucun moment le plan qu'il était en train de fomenter. Elle l'écouta avec enthousiasme, commentant chacune de ses anecdotes. Le temps fila à toute allure et l'heure des visites s'acheva. L'infirmière Julie entra dans la chambre et fût surprise de voir Dan assis aux côtés de Léanne:

     

     

    -       Hé bien vous revoilà déjà Mr Beaubrun ? L'hôpital vous manque ?

    -       Il n'y a que vous qui me manquiez ma toute belle !!!

    -       Vous alors, vous n'avez pas changé !!! dit-elle en riant, je suis désolée, mais les visites sont terminées, vous allez devoir revenir un autre jour.

     

    Léanne avait assisté à l'échange amusée, mais elle se figea quand Dan se leva pour prendre congé. Elle en eut presque les larmes aux yeux, mais Dan la rassura, rien ne changerait, il viendrait la voir chaque jour. Il posa un baiser léger sur sa joue et la laissa avec l'infirmière. Après son départ, Léanne posa ses doigts à l'endroit où Dan l'avait effleurée et ferma les yeux, un sourire naquit alors sur ses lèvres...

     

     

     

    Quand Dan rentra chez lui, il n'y avait personne, ses parents n'étaient pas encore rentrés. A une époque il avait pris un appartement, mais ses parents connurent à la même période des tensions dans leur couple, presque au point de divorcer. Son père était parti pendant presque 4 mois, et il était revenu vivre avec sa mère afin qu'elle ne reste pas seule dans cette grande maison. Ça faisait plus d'1 an qu'il était revenu dans la maison familiale, les choses s'étaient arrangées depuis et il se dit qu'il était grand temps pour lui de retrouver son indépendance. Pas qu'il n'aimait pas ses parents, mais il en voulait à son père depuis que les infidélités de celui-ci avaient éclatées au grand jour. A présent il faisait contre mauvaise fortune bon cœur, mais envisageait très sérieusement de repartir. Ayant sorti son achat clandestin du coffre de la voiture, il gravit les marches du perron et se dirigea vers sa chambre. Il sortit de la boîte un ordinateur flambant neuf, il le mit sous tension et l'alluma. Une espèce de monstre informatique trônait déjà sur son bureau, il en extrait divers logiciels anti-espionnage et autres, et les installa rapidement sur sa nouvelle acquisition. Puis il rechercha une connexion internet. Plusieurs réseaux non sécurisés s'affichèrent. Cynique, Dan se dit que ses voisins étaient de parfaits blaireaux qui arrangeaient bien ses affaires. Il se connecta au réseau d'une box quelconque, ne se préoccupant même pas du sien. Puis il se connecta au site de rencontre. A peine la fenêtre fût ouverte qu'il vit que l'appât avait fonctionné. Elle était connectée, parfait ! Il lança la discussion:

     

     

     

    **** 

     

    -       Salut

     

    ****

     

     

     

    Dan attendit, mais n'obtint aucune réponse, il se leva pour aller se servir un verre d'eau. Quand il revint dans la pièce, elle n'avait toujours pas répondu, il serra la mâchoire, contrarié et se rendit dans la salle de bain pour se doucher. Quelques instants plus tard, tout dégoulinant, il jeta un coup d'œil à l'écran, aucune réponse:

     

    -  Tu vas répondre oui ? Pétasse... siffla t-il entre ses dents. Comme si elle l'avait entendu, une réponse s'afficha:

     

    ****

    -       Salut, qui es-tu ?

     

    Dan fit craquer la jointure de ses doigts avant de les faire s’envoler sur le clavier:

     

    -    Ton plus fervent admirateur, je suis d’Oasis springs et toi ?

    -  Moi c'est Elodie, aussi d’Oasis springs.

    -    J'adore ce prénom, et j’adore ta photo de profil, tu es vraiment ravissante. J’espère que ça ne te déranges pas que je sois venu te parler. 

    -    ça ne me dérange pas. C'est toujours bon d'avoir de nouvelles personnes à qui parler. Sinon que peux-tu me dire à ton sujet ?

    -    J'ai 27 ans, je suis chef d'entreprise, et célibataire à la recherche de l'âme sœur...

    -   Intéressant tout ça, moi aussi je suis célibataire à la recherche de l'âme sœur. Je sors d'une histoire terriblement compliquée et j'aimerais bien avoir quelqu'un de sérieux qui s'occuperait de moi.

     

    Dan ricana, pour ça oui, il allait s'occuper d'elle, bien comme il faut. Il avait délibérément dit sa profession, connaissant son goût pour les hommes d'argent, il ne douta pas un instant qu'elle morde à l'hameçon.

     

    -   Je suis certain que tu dois être une fille adorable qui mérite qu'on s'occupe d'elle.

    -   Tu n’as aucune photo de toi sur ton profil, que des photos de motos, j’aimerais bien voir avec qui je discute…

    -       Pas de soucis, je t'en mets une.

     

     

    Dan rechercha vite fait dans son ordinateur principal un cliché le représentant. Il transféra rapidement le fichier via une clef usb et l’afficha en avatar de la fenêtre de conversation.. La seconde qui suivit l'affichage, un smiley souriant apparu sur l'écran.

     

    -Oh là là, t'es super beau, et tu es célibataire ? Je n'y crois pas !!

    - Et pourtant, c'est la vérité, je suis désespérément seul depuis environ 3 ans.

     

    La photo d'Elodie s'afficha également en avatar dans la fenêtre de conversation, elle avait visiblement choisi sa photo la plus flatteuse, et bien malgré lui, Dan dût admettre que Stéphane avait du goût. Elle était très séduisante, et en d'autres circonstances, il aurait sans doute pris plaisir à la draguer. Mais il avait un objectif, et il n'avait aucunement l'intention de le perdre de vue.

     

    Dan passa la soirée à chatter avec Elodie, sans jamais lui dire son prénom, et sans qu'elle le demanda non plus. Il était minuit passé quand il décida de mettre fin à la conversation, il avait en peu de temps réussi à la mettre en confiance, elle lui facilitait beaucoup la tâche, et il se dit que cette affaire serait vite réglée. Avant de se déconnecter, il tenait à effectuer une dernière manœuvre:

     

    -       J'aimerais beaucoup entendre ta voix avant d'aller dormir, est ce que ce serait trop tôt que de te demander ton numéro de téléphone ?

     

    -       Hmm, je ne sais pas trop, je ne donne pas mon numéro aussi rapidement, mais tu as quelque chose qui me dit que je peux me fier à toi.

     

    ( oh oui, fie-toi à moi, laisse moi entrer dans ta vie que je puisse la réduire en cendres)

     

    -       Je suis un homme de confiance, si tu en as envie, tu peux me donner ton numéro, je te promets de ne pas te harceler. Juste pour cette nuit, j'aimerais t'entendre, car je suis sûr que tu dois avoir une voix aussi douce qu'une cuillerée de miel.

     

    -       Lol. Ok, je te laisse mon phone, alors c'est le 0696 ......

     

    -       Merci de la confiance que tu m'accordes, je te promets que je n'en ferais pas un usage abusif. Et après réflexion, je t'appellerais plutôt demain, ce seras mieux. A bientôt. Ciao miss !!!

     

    -       Ok bye. Kiss.

     

    ****

     

    Dan s'étira, car d'être resté assis aussi longtemps, ses muscles en étaient tout endoloris.

     

    Il était content de lui. Il n'avait pas perdu la main, même à distance, son charme agissait avec force. Il ferait en sorte qu'elle lui mange dans la main, qu'elle en arrive à faire n'importe quoi pour lui. Maintenant, il ne manquait qu'une chose pour que son plan soit vraiment opérationnel, et il ne doutait pas une seconde qu'il trouverait matière à y remédier.

     

     

     

     

     

     

     

    *************

     

     

     

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