**** Je n'échouerais pas, il compte sur moi. Je suis sur la bonne voie...

                                             Je sais que j'y arriverais et qu'elle sera à mes pieds tôt ou tard. Et là ...!****

Le message d’Elodie apparut alors que Dan se connectait à peine.

****

-       Kikoo !

-       Salut ma chérie. Quoi de neuf ?

-       Rien de spécial, en fait, je pense à toi, ça fais 1 semaine qu'on discute et tu m'intrigues.

-       Ah oui ? Pourquoi ?

-       Ben en fait, je te trouve mystérieux comme gars. Parfois, tu dis des choses, j'ai l'impression que tu me connais.

-       Tu ne penses pas que c'est parce que nous sommes sur la même longueur d'onde ? Je pense que j'ai trouvé mon âme sœur.

-       C'est trop mignon, ça me donne trop envie de te voir.

-     Ça peut être possible, dès que t'es prête, tu me dis. Je m'arrangerais pour être dispo pour toi mon aimée.

-   Tu es adorable. ;-)

-       Je ne peux rien te refuser ma douce.

Les choses avançaient mieux que Dan aurait pu espérer, en peu de temps il avait su mettre Elodie en confiance, et elle ne se méfiait pas. Chaque jour, ils se parlaient longuement via Internet, mais il n'avait pas encore franchi le cap de l'appeler au téléphone, il préférait patienter encore un peu. Qu'elle soit si impatiente qu'elle en vienne à baisser sa garde. Les conversations prenaient chaque fois des tournures un peu plus intimes, Dan s'arrangeait pour qu'elle lui livre ses secrets les un après les autres. Il avait même réussi à lui faire parler de Stéphane. Oh bien sûr, elle ne lui avait pas dit de nom, mais en lisant son histoire, il avait tout compris. Elle lui avait conté les choses de telles sortes qu'elle puisse passer pour la victime, mais il connaissait la vérité et son culot l'écœurait, à tel point qu'il craignait de laisser transparaître son dégoût le jour où il la rencontrerait pour de bon. Ce que Dan ne savait pas, c'est qu'Elodie avait décidé de prendre les choses en mains, 1 semaine de discussion sur le net avec un tel beau gosse sans jamais le rencontrer, ni même lui parler au téléphone, c'était trop pour elle:

****

-       Tu ne peux vraiment rien me refuser ?

-       Je suis totalement sous ton charme, demande-moi ce que tu veux, je ferais tout mon possible pour te satisfaire.

-       Vraiment ?

-       Lol ! Oui, vraiment.

-       Et si je te disais que j'ai envie qu'on se rencontre, là, tout de suite ?

****

Dan se sentit pris au dépourvu, c'était trop tôt ! Mais si il hésitait, elle risquait de faire volte-face et tout ce qu'il avait entrepris jusque-là tomberait à l'eau.

-       Rien ne me ferait plus plaisir que de te rencontrer enfin. Mais tu es sérieuse ou tu essaies de me tester ?

-       Je suis on ne peut plus sérieuse, j'ai envie de te voir.

-       Ok, je t'invite à manger quelque part, ça te tente ?

-       Pas de problème, dans combien de temps ? On se retrouve ou tu préfères venir me chercher ?

-       Je viens te chercher bien sûr. En tant que futur homme de ta vie, je dois connaître le chemin qui me mènera à ma dulcinée. Disons, dans 1h, ça te convient?

-       Lol, ok.

-       J'habite à Santa Simsica. Donc quand tu pars de chez toi, appelle-moi. Je t'expliquerais où exactement.

-       Aucun problème, ça marche! A toute !

Ainsi, les événements se précipitaient, cette fille était exactement comme l'avait dit Steph, elle avait dû flairer une bonne opportunité et elle se précipitait pour la saisir avant de se faire coiffer au poteau. Mais elle ne savait pas encore qu'elle venait de fournir à Dan l'une des pierres angulaires de sa vengeance. Il saisit son portable, et composa le numéro de Stéphane:

-       Yo, c'est moi...

-       Ouais..

-       Ma petite affaire avance bien, c'est pour ce soir.

-       Quoi ?

-       Ben que je vais la rencontrer, mec !

-       Méfie-toi de cette pute !

-       T'inquiète, c'est de moi dont elle doit se méfier...

-       Hmmm, et est-ce que tu vas passer à l'action tout de suite ou est-ce que tu vas lui jouer le rôle du gars sensible qui préfère attendre ?

-       Je ne sais pas encore, je peux lui donner un avant-goût et la laisser sur sa faim, histoire d'être sûr qu'elle me tombe dans les bras le moment venu... Qu’en dis-tu ?

-       Mouais... Fais comme tu le sens, je ne veux rien savoir. Rien que le fait de savoir que tu vas fréquenter cette... Ça me donne envie de vomir.

-       Ok, de toute façon tu seras obligé de savoir, j'ai besoin de toi pour me motiver.

-         Franchement... Je préférerais que tu ne me mêles pas à tout ça. N'oublie pas de l'emmener dans un endroit où tu seras sûr de dépenser plein de fric, Chez Jacques par exemple, tu peux l'y emmener sans problème. Quoi que tu fasses par la suite, il ne balancera jamais rien, il sait qu'il vous doit une fière chandelle, à ton père et toi. Et elle, elle adorera ça.

-       Je sais ce que j’ai à faire, ne t’inquiètes pas frérot. Bon, j’y vais. A plus !

-       Ouais !

(clic)

Dan prit une douche rapide, et choisit avec soin les vêtements qu'il allait porter. Il voulait paraître sûr de lui et classe, mais pas trop en même temps, car comme Steph le lui avait conseillé, il voulait l'emmener dans un endroit assez chic qui puisse l'impressionner. Il se décida pour une tenue qu’il adorait et lui conférait une allure folle. Ses cheveux ondulés brillaient de gouttes d'eau qui y étaient restées accrochées après sa douche. Si avec tout ça, elle restait indifférente, il ne s'appelait plus Dan !

Sur la route, il s'arrêta un peu avant Santa Simsica pour appeler Elodie. Le son de sa voix, rauque le surprit, et l'image d'une panthère noire lovée sur un canapé de velours blanc lui vint immédiatement à l'esprit. Décidément, il comprenait de mieux en mieux pourquoi Steph s'était mis en péril de la sorte pour cette fille. Elle semblait calculer chacune des modulations de sa voix pour trouver la fréquence la plus sensuelle. Malgré lui Dan sentit un frisson lui parcourir l'échine. Il se secoua, il fallait qu'il reste maître de la situation quoi qu'il arrive. Elle lui expliqua le chemin, et bientôt Dan s'engouffra dans une voie qui le mena dans une sorte de mini résidence, composée d'une demi-douzaine de maisons. Elles semblaient toutes assez spacieuses quoi que modestes, comparées aux demeures de Stéphane et Dan. Ce dernier se gara devant l'une d'elles, aux murs peints en bleu. Il bipa Elodie et se carra dans son siège pour patienter.

Quand la barrière s'ouvrit, Dan crut que sa mâchoire se décrocherait du reste de son visage, tellement il fut abasourdi par la beauté de la jeune femme. Elle avait tout de la panthère dans sa robe moulante rouge. Il ne s'était pas trompé en comparant sa voix aux ronronnements de cet animal, car tout son corps rappelait le dangereux félin.

Son allure, sa démarche, ses yeux en amande, ses lèvres charnues. Dan prit pleinement conscience de l'adversaire qu'il avait face à lui et il en fut ravi, car ainsi la joute s'avérerait en finalité extrêmement intéressante. Galamment, il descendit de voiture pour la saluer et lui ouvrir la porte. Il avait décidé de jouer au plus fin, et une fois dans l'habitacle, il se tourna vers elle:

-       Je crois que je suis amoureux.

Elodie partit d'un grand éclat de rire, qui en fait ne ressemblait même pas à un éclat de rire. Ses yeux se mirent à briller.

-   Je me sens vraiment flattée, mais je suis certaine que tu dois le dire à toutes les filles, n'est-ce pas ?

Elle planta son regard sombre dans celui de Dan, comme si elle voulait lire à travers lui, Dan se sentit légèrement mis à nu, mais il avait la parade idéale pour cela. Il se mit lui aussi à la regarder intensément, avec un léger sourire moqueur. Elle détourna le regard, mal à l'aise. Un point pour lui.

-       Je ne dis que ce que je pense, et je pense que je suis en train de tomber amoureux.

-       C'est gentil de me dire ça, après moins de 5mn où tu me connais.

-       N'oublie pas que je te connais depuis au moins 1 semaine, mais dans mon cœur j'ai l'impression de te connaître depuis toujours.

Elle lui adressa un magnifique sourire et le regarda du coin de l'œil.

( Allumeuse ), pensa Dan

Il démarra et mis les gaz en direction de la ville. Ils entamèrent la discussion sur des sujets anodins, il la taquina un peu et il put voir ses yeux briller de malice. Peu de temps après ils arrivèrent devant un restaurant discret niché dans une belle allée de bosquets verdoyants, Dan sortit son portable et composa un numéro:

-       Jacques? C'est Dan. Je suis là.

Il raccrocha et Elodie se tourna vers lui.

-       C'est la première fois que tu dis ton prénom. C'est marrant, je ne m'en étais pas du tout  rendue compte en plus.