**** Pffffff !!!! Qui est le fils de pute qui me dérange à cette heure ??? Il va m’entendre !!! ****

La sonnerie du portable égrenait le morceau de dancehall inlassablement et s’asseyant rageusement au bord du lit, Dan s’en saisit et sans regarder l‘écran, y fit glisser sèchement son doigt.

-       Qui que ce soit, il y a intérêt que ce soit pour une bonne raison... !!!

-       (une toute petite voix lui répondit) Dan... Il entendit distinctement des sanglots.

- (...)

-       Carole ?

- -  (...) Avec Stephane... on s’est embrouillé... et... c’est... fini... hoqueta-t-elle.

-       Où es tu ???? J’arrive tout de suite !!!

-       Non... c’est bon... je... je... je voulais…

-       Tu es chez toi ? Reste là où tu es, j’arrive tout de suite !!!

Il se leva d’un bond, enfila un short et un t-shirt. Allumant la lumière, il se tourna vers la jeune femme allongée dans son lit.

-       Lèves-toi, je dois m’en aller. Trouve une solution pour rentrer chez toi.

-       Mais attend, tu ne peux pas me laisser comme ça, on vient juste d’arriver...

-       J’ai pas le temps de discuter, je veux qu'à mon retour, tu ne sois plus là !!!

Il sortit de la pièce rapidement. Enfourcha sa moto et mit les gaz en direction de chez Carole. Quand il arriva 10mn plus tard, il trouva Carole assise complètement apathique à coté de sa voiture.

-       Putain Carole !!! Pourquoi n’es-tu pas rentrée, tu aurais pu te faire agresser assise là toute seule !!!

Elle lui répondit d’une toute petite voix

-       Je m’en fiche, qu’est-ce que ça peut faire maintenant ???

-       Arrête de dire des conneries, ça peut faire que je serais un peu malheureux si je perdais mon souffre-douleur préféré.

 Il fouilla dans son sac et prit les clefs, puis il la souleva dans ses bras et la ramena chez elle. Une fois arrivé, il l’emmena dans sa chambre, la posa délicatement sur son lit et s‘agenouilla à son côté. Elle semblait complètement déconnectée.

-       Raconte-moi tout...

Et elle lui raconta tout. La surprise ratée, l’attente, la dispute, la dureté des mots échangés. Et elle pleurait, sans jamais pouvoir s’arrêter. Elle suffoquait comme si elle se noyait. Il avait le cœur brisé de la voir dans cet état, et il était en colère contre Steph pour ce qu’il lui faisait subir. Il ne pouvait pas prendre parti, car d’un côté il était éperdument amoureux d’elle, et de l’autre Steph était son meilleur ami. C’était très dur pour lui, et l’espace d’une seconde il eut envie de partir. Carole dut lire dans ses pensées car elle posa la main sur son bras:

 -  Reste s’il te plaît...

  -   Ne t’inquiète pas, je reste là avec toi.

 Il s’assit à coté d’elle.

-       Je ne sais pas pourquoi tout à dérapé, je voulais seulement lui faire une surprise !

-       Je sais...

-       Tu ne voudrais pas lui parler ???

-       Écoute, ce n’est vraiment pas une bonne idée, laisse-lui le temps de se calmer et de se rendre compte de son erreur. Je suis certain que tout va s’arranger entre vous. Stéphane t’aime.

-       Mais alors pourquoi a-t-il réagi comme ça !!!

-       Je n’en sais rien...

 Elle enfouit son visage dans l’oreiller et il l’entendit pleurer doucement. Il lui caressa les cheveux. Elle sentait bon, de ses cheveux émanaient des effluves de fleurs de cerisier. Il ne savait ce qu’il devait faire, il se sentait complètement démuni.

 -       Dan, tu voudrais bien me prendre dans tes bras, et me serrer très fort ?

****Oh non, pas ça...**** songea t-il

-       Je ne suis pas sûr...

-       S’il te plaît...

Il s’allongea près d’elle et la prit dans ses bras, il la serra fort contre lui. Il sentait son souffle sur sa peau, elle avait une haleine fraîche un peu mentholée. Il lui caressait toujours les cheveux et ses doigts glissaient dans les boucles courtes. Elle leva les yeux vers lui:

-       Tu crois que c’est vraiment fini entre lui et moi ?

-       Non, je ne le crois pas. Dès demain, vous vous réconcilierez.

Ça lui faisait mal de l’admettre, mais c’est probablement ce qui se produirait. Stéphane était amoureux de Carole. Et ça faisait longtemps que ces deux-là étaient ensemble, on ne balayait pas une histoire de 6 ans sur un coup de tête. Pourtant, une pensée insidieuse s’infiltra en lui comme un poison, elle était là, vulnérable, complètement à sa merci. Elle n’aurait pas la force de le repousser, elle  avait besoin de réconfort et lui aussi. Il l’aimait comme un fou, et c’était peut-être la seule occasion qui s’offrirait à lui de l’aimer pleinement et sans limite.

Bon sang !!! Il n’avait pas le droit !!!

-       Je ferais mieux de partir Carole.

-       Non s’il te plaît ne me laisse pas seule !!!

-       Je ne peux pas, c’est trop dur...

-       Explique-moi...

Il se dégagea et s’assit au bord du lit. Elle vint se mettre tout à coté de lui et lui effleura le bras, là où la peau était nue. Ce contact l’électrisa.

-       Explique-moi ...

-       Je… (il hésita), je ne peux plus mentir Carole. Je suis éperdument et irrémédiablement amoureux de toi. Et si je reste plus longtemps, j’ai peur de ne pouvoir résister. Ton parfum m’enivre, ton contact me brûle la peau, c’est vraiment plus que je ne peux en supporter.

-       Dan... Je ne savais pas… je suis vraiment désolée...

-       Ne le sois pas, je suis un crétin fini, tu m’as toujours considéré comme tel, je ne suis pas étonné de ne t’inspirer que du dégoût. Je le mérite.

-       Ne dis pas ça ! Tu es vraiment différent de ce que tu as toujours laissé paraître, je sais maintenant que tu n’es pas le salaud que tu te plais à jouer.

Elle le regarda droit dans les yeux…

Et la connexion se fit entre eux.

Le temps s’arrêta. Et ils cédèrent, tous les deux. Ils rendirent les armes, laissèrent de coté toute animosité, toute rancœur, toute tristesse, il n’y avait plus que Carole et Dan qui s’embrassaient et se caressaient.

 Dan n’y croyait pas, il se sentait comme hors de lui, comme si c’était un autre Dan qui était là, en train d’embrasser Carole, qui déboutonnait son chemisier et embrassait l’arrondi de ses épaules. C’était un autre Dan qui lui caressait doucement les seins, les embrassant tour à tour. Non ce n’était pas lui! Il essaya de se contrôler, de s’obliger à arrêter, mais l’autre Dan refusait.

*** Je ne peux pas m'arrêter, ne m'y oblige pas. C’est trop bon...*** protestait-il

Oui, le temps était comme suspendu, tandis que Dan explorait le corps de celle dont il rêvait nuit et jour. Il couvrait chaque centimètre de peau de baisers, et chaque parcelle qu’il dénudait recevait son offrande. Et elle s’agitait, demandant plus, toujours plus.

Bien sûr la conscience de Dan le tourmentait, mais il ne voulait rien entendre. Il ne voulait pas penser, pas réfléchir, il voulait tout oublier pour cet instant, il ne voulait que Carole. Lui donner du plaisir, l’entendre crier son nom. Il prolongea l’attente, visitant chaque recoin secret, imprimant ses courbes dans sa tête pour toujours.

Il le jurait, il voulait une seule fois goûter au fruit défendu. Une seule et unique fois. Elle serait sienne cette nuit et il voulait que son souvenir s’imprègne dans sa chair. De longues minutes d’exploration plus tard, il céda à ses suppliques. Il se redressa au-dessus d’elle, imposant et dur comme de la pierre, il s’introduisit dans son nid étroit et douillet. Il eut l’impression d’être enfin rentré à la maison. Il goûtait enfin au paradis !

 Il ferma les yeux, et respira profondément, il ne bougea pas de peur d’exploser, et reprit rapidement contenance. Il se pencha vers elle, et elle lui offrit ses lèvres. Il les captura et s’aventura loin en elle. La pression montait en lui comme de la lave en fusion, mais il ne céda pas. Pas avant qu’elle n’ait connu l’extase. Il se contint et lui demanda doucement:

-       Est-ce que ça va ? Tu veux qu’on arrête ?

-       Non, lui répondit-elle d’une voix troublée.

Alors il l’enveloppa dans ses bras, la serra fort et prit possession d’elle. Ils se fondaient presque l’un dans l‘autre. Il voulait fusionner avec elle, qu’elle fasse partie de lui. Jamais il n’avait ressenti cela. Ça dépassait tout ce qu’il avait connu auparavant. Il la sentit se crisper autour de lui: