• - CHAPITRE 8.1 -

    - STEPHANE -

     

    La scène se déroula devant moi comme dans un cauchemar, Elodie poussa Carole qui chuta en plein sur la vitre de la table basse, celle-ci éclata sous son poids. Je me précipitais vers elle:

     

    -       Carole !!! Carole est-ce que ça va ??? S'il te plaît réponds-moi ma chérie !!!

    -       Oui ça va... J'ai mal dit elle en se tenant le ventre...

     

    Elle avait les mains en sang et s’était fendu la lèvre sur le bord de la table.

     

    -       J'appelle une ambulance...

    -       Non...

     

    Je me tournais vers Elodie qui n'avait pas bougé, elle nous regardait avec un petit sourire satisfait. La rage m'aveugla, je me précipitais sur elle et refermais mes mains sur sa gorge.

     

    -       Je vais te tuer salope !!! Tu vas regretter ce que tu viens de faire !!!

     

    Elle suffoquait, mais je resserrais mon emprise, j’avais envie qu’elle crève cette sale pute, qu’elle cesse de me tourmenter, et qu’elle disparaisse de ma vie. Ses ongles s’enfonçaient dans mes poignets mais je ne lâchais pas prise.

     

    - CHAPITRE 8.1 -

    -Stéphane arrête!!! Lâche-là !!! Tu vas la tuer !!! cria Carole qui essaya de se relever.

     

    Je vis les yeux d'Elodie s’injecter de sang et la sentit se ramollir entre mes mains et je relâchais mes doigts pour la laisser respirer. Elle reprit son souffle:

     

    -       Sale bâtard !!! croassa-t-elle.

     

    J’étais hors de moi, dans une colère que je n’avais jamais ressentie, même pas quand Dan et Carole m’avaient trahi. Cette charogne s’était attaquée à la femme qui portait mon enfant et avait mis sa vie en danger. Je haïssais cette fille, je voulais sa mort, qu’est-ce que j’avais pu lui trouver, la haine enlaidissait son visage.

    Je lui fis face et lui dit d’une voix sourde:

     

    -       Tu as de la chance et tu peux en remercier Carole, tu serais déjà morte à l‘heure qu‘il est !!! Maintenant tire-toi, et ne reviens jamais où je te tue.

     

    Elle franchit rapidement la distance qui la séparait de la porte d’entrée:

     

    -       Tu n’as pas fini d’entendre parler de moi sois-en sûr, méfie-toi !!!

     

    -       Fous le camp sale pute, tu entends ??? Tires-toi !!!!

    Je la poussais brutalement hors de la maison, je la vis s’étaler sur le palier, et je claquais la porte.

     

    - CHAPITRE 8.1 -

     

     

    Ses hurlements résonnèrent un moment dans le bâtiment. Je craignis que les voisins n’appellent la police. Heureusement, elle s’en alla. J’essayais de recouvrer mon calme quand un gémissement de douleur attira mon attention. Carole... Je m'élançais vers elle:

     

    -       Chérie, est-ce que ça va ??? Allonges-toi sur le canapé, ça va aller...

    -       J’ai mal Steph, j’ai trop mal, dit elle en pleurant et se tenant le ventre, le bébé...

    -       Ne t’inquiète pas j’appelle ma mère, elle me dira quoi faire.

     

    Je téléphonais chez moi, mais il n’y avait personne. Le portable de ma mère ne répondait pas, j’essayais son bippeur, mais l’hôpital me rappela pour me dire qu’elle était en train d’accoucher une patiente... Vraiment je jouais de malchance. Je regardais Carole qui était blême, j’étais complètement désemparé, soudain, elle porta la main à sa gorge et se mit à suffoquer comme si elle essayait en vain de reprendre sa respiration.

     

    -       Steph, steph !!!!

    -       Chérie, non s’il te plaît ne me fais pas ça, j’appelle les secours...

     

    Je composais le 18, et fus mis en relation avec la caserne, quand j’expliquais la situation, on me dis de patienter. Patienter ???? Mais ils déliraient ou quoi ? Je raccrochais violemment, et après être allé dans la chambre chercher une couverture, je pris Carole dans mes bras, elle tremblait comme une feuille sans pouvoir s’arrêter. En la soulevant je vis une grosse tâche de sang sur le canapé, elle s’étalait comme une araignée sur une toile. Je pris peur, mais il ne fallait pas que je cède à la panique. Je décidais de l’emmener au plus près, à la clinique Ste Marie, je descendis les escaliers aussi vite que me le permettait mon fardeau, et une fois en bas, j’installais Carole sur la banquette arrière:

     

    -       J’ai peur Stéphane... Je ne veux pas perdre notre bébé.

    -       Ne dis pas ça chérie, tout se passera bien, le bébé ira bien, je te le promets.

     

    - CHAPITRE 8.1 -

     

    Je pris la direction du centre et moins de 5 minutes plus tard j’entrais dans le parking réservé aux urgences de la clinique. Je sonnais frénétiquement:

     

    -       S’il vous plaît !!!!! Il y a quelqu'un ??? J’ai besoin d’aide !!! Une infirmière ouvrit la porte de l’accueil:

    -       Mais qu’est-ce qui se passe Monsieur ??? Ce n’est pas nécessaire de faire autant de bruit !!!

    -       C’est ma copine, elle a fait une mauvaise chute, et elle est enceinte!!! Elle perd du sang, beaucoup de sang... Elle a mal !!! Aidez nous s’il vous plaît !!!

    -       Attendez ici, je vais chercher un brancard et du personnel pour m’aider.

     

    Je ne l’écoutais déjà plus, j’allais chercher Carole qui s’était pelotonnée sur le siège arrière. Elle pleurait doucement, j’embrassais ses lèvres glacées.

     

    - CHAPITRE 8.1 -

    -       Je suis là bébé, ne t’inquiète pas... Je ne te laisserais pas seule.

     

     

    L’équipe médicale vint rapidement la chercher, et on m’écarta:

     

    -       Je viens avec elle, je ne la laisserais pas, dis-je.

    -       Monsieur s’il vous plaît, vous ne pouvez pas venir, nous allons nous occuper de votre femme.

    -       Stéphane... ne me laisse pas !!! me supplia Carole.

     

    - CHAPITRE 8.1 -

    Je marchais à coté du brancard jusqu'au dernier moment:

     

    -       Chérie, je suis là, ils ne veulent pas me laisser venir avec toi, mais je ne partirais pas.

     

    Les brancardiers s’engouffrèrent dans une zone qui m’était interdite et la porte automatique se referma, je regarda au travers de la petite vitre, et les vis qui s’éloignaient de plus en plus.

     

    (...)

     

    - CHAPITRE 8.1 -

    Je tournais en rond, le temps semblait figé, les secondes s'écoulaient avec une extrême lenteur et je gardais les yeux fixés sur les battants de la porte par où s'en était allée Carole. Enfin, après plusieurs heures, la porte s’ouvrit, une sage-femme vint à ma rencontre.

     

    -       Mr LEMOINE ?

    -       Oui..., et je demandais, comment va ma copine ?

    -       Elle a perdu beaucoup de sang, et nous avons dû lui faire une transfusion, elle se repose en ce moment, vous pourrez bientôt aller la voir.

     

    Je regardais la sage-femme, un étau m’enserra la poitrine en remarquant son expression. Je n’osais poser la question fatale, mais elle reprit la parole:

     

    -       Je suis désolé, nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir, mais nous n’avons pas pu sauver le bébé. Votre femme a dû subir un curetage.

     

    Mon cœur se brisa, et je m’effondrais sur une chaise, complètement anéanti. Des larmes amères se mirent à couler sur mon visage, et une rage meurtrière m’envahit, Elodie avait tué mon enfant, il fallait qu’elle le paye, et elle le paierait d’une façon ou d’une autre.

     

     

    - CHAPITRE 8.1 -

     

     

     

    *****************

     

     

     

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