• - CHAPITRE 8.3 -

    - DAN -

     

     

     

    ( Tchippppp, j’en ai plein le cul d’être ici !!! Il n’y a vraiment rien à faire, c’est comme s'ils m’avaient tous abandonné !!!)

     

     

    - CHAPITRE 8.3 -

     

     

     

    Dan avait des fourmis dans les jambes à force de rester inactif. Taquiner les petites infirmières ne l'amusait pas vraiment, mais au moins ça faisait passer le temps. Souvent, allongé sur son lit, il regardait passer les gens au-dehors, il avait tellement envie de sortir que ça en devenait une obsession. Aujourd'hui il avait encore passé une batterie de tests et il espérait qu'on le laisserait sortir bientôt.

     

    Précautionneusement, il tenta de se lever, c'était le bon moment pour un essai car il n'y avait personne en vue. Sa mère était rentrée à la maison, et l'infirmière était déjà passée. Depuis qu'il s'était réveillé, il ne s'était pas encore risqué à tenter quoi que ce soit. Doucement, il bougea son pied droit, puis le gauche, ok, ça fonctionnait. Il fit glisser ses jambes hors du lit, et posa ses pieds par terre. Le médecin lui avait dit que la balle avait été se loger tout près de sa colonne vertébrale et qu'elle n'avait heureusement endommagé aucun nerf, mais il craignait tout de même une paralysie. Visiblement il arrivait à bouger ses jambes, donc tout devait fonctionner normalement. Super ! Dan se leva et débrancha la perfusion qui le retenait à la poche de calmant, il grimaça car la douleur de sa poitrine se réveilla. Il tenta d'effectuer quelques pas et sentit la tête lui tourner, ça commençait bien ! Il serra les dents et à petits pas s'approcha de la porte. Il y était arrivé !!! Il passa la tête par l'entrebâillement de la porte et jeta un coup d'œil dans le couloir, personne...

    Bon, que faire maintenant? Il n'irait pas loin, se promit-il. Tiens? Pourquoi ne pas aller rendre visite au patient de la chambre voisine?

     

    Dan longea le couloir jusqu'à la porte 212, et frappa. Aucune réponse. Il poussa doucement la porte et il vit une jeune femme couchée dans le lit. Elle semblait dormir. Il s'approcha doucement et s'assit dans une chaise toute proche. Qu'avait-il bien pût lui arriver ? Il resta là à la contempler un long moment. Elle était plutôt jolie... Pas dans le style que Dan avait l'habitude de fréquenter, loin de là, elle avait une beauté fragile qui semblait prête à s'évanouir dès qu'on l'approchait, une beauté irréelle. Elle ne bougeait pas d'un cil, à tel point que Dan se demanda si elle était encore en vie. En y regardant de plus près il vit sa poitrine se soulever doucement au rythme de sa respiration. Soulagé, il s'installa plus confortablement dans son siège. Le temps passa, il était encore là, quand la porte s'ouvrit et la grosse infirmière entra:

     

    - CHAPITRE 8.3 -

     

    -       Monsieur BEAUBRUN, qu'est-ce que vous faites là ??? Il ne faut pas vous lever !!!! Vous devriez être dans votre chambre !!!

    -       Julie, ma toute belle, ne vous fâchez pas, je suis juste venu rendre visite à ma voisine de chambrée.

    -       Vous devez rester couché !!! Vous allez vous faire mal et tout ce que nous avons fait n'aura servi à rien, vous êtes une vraie calamité !!!

    -       Bon, bon, je retourne dans ma chambre... Mais juste une chose que je voudrais savoir, que lui est-il arrivé ? dit-il en désignant la jeune fille.

    -       Elle a eut un accident de voiture, on nous l'a emmenée il y a 15 jours mais elle n'a toujours pas repris conscience, et maintenant faites moi le plaisir de retourner dans votre chambre illico !!!!

    -       Ok, je m'en vais, vous savez, vous êtes beaucoup plus jolie quand vous vous fâchez !

    -       Sacripant va ! Sortez de cette chambre ou je vous sangle sur vôtre lit !!!

    Dan sortit de la chambre en rigolant. Une fois de retour dans son lit, il repensa à l'occupante de la chambre 212. Pauvre petite, il ne la connaissait pas mais il espérait qu'elle s'en sortirait.

     

    - CHAPITRE 8.3 -

     

     

     

    Il était déjà tard, et il s'aperçut qu'il n'avait pas vu Stéphane aujourd'hui, il se demanda si son ami continuait de lui en vouloir. Il voulait vraiment lui parler, éclaircir les choses entre eux et sauver ce qui restait de leur amitié. Si Steph était venu le voir tout les jours pendant qu'il était dans le coma, c'est qu'il souhaitait une réconciliation? Non? Dans ce cas, pourquoi n'était-il pas venu aujourd'hui ?!? Quelque chose avait dû se produire. Il n'avait aucun moyen de rentrer en contact avec l'extérieur, et il n'avait d'autres choix que d'attendre planté comme un idiot sur son lit.

     

    Le temps semblait s'étirer, sans que qui que ce soit ne vienne troubler la tranquillité de la chambre. Dan était sur les charbons ardents. Si seulement il pouvait sortir juste quelques heures. Retrouver la vraie vie, aller manger un macdo, il trouvait la bouffe de l'hôpital infecte. Le soleil se couchait déjà à l'horizon. A bout de nerfs, pour tromper son ennui, Dan décida de passer outre l'interdiction de l'infirmière Julie et de retourner voir la patiente de la chambre voisine. Il attendrait seulement que les infirmiers de la relève de nuit passent, et il se glisserait dans l'autre chambre, "ni vu ni connu, jt'embrouille".

     

    - CHAPITRE 8.3 -

     

     

    Il n'avait aucune mauvaise intention, il voulait juste s'asseoir et la contempler. Son visage serein le troublait. Il aurait voulu aller la chercher où qu'elle se trouvait et la ramener parmi les vivants. Comme prévu, après la ronde de l’infirmier de nuit, Dan sortit discrètement de sa chambre, il entra dans celle de la jeune femme et s’assit à son côté. Il la regarda un long moment avant de murmurer:

     

    -       Salut, nous n’avons pas été présenté, moi c’est Daniel, (...) je ne sais pas si tu m’entends, mais je viens te tenir compagnie. N’ai pas peur surtout, je ne te ferais aucun mal. Je suppose que tu dois t’ennuyer allongée constamment sur ce lit, je te comprends parce que moi aussi je me fais chier... (...) Excuse mon langage, mais je n’ai pas tellement l’habitude de prendre des gants pour dire ce que pense. J’aimerais bien savoir ce qui a pu t’arriver, je veux dire, les circonstances de ton accident... (...) tu n’es pas obligée de me répondre tu sais, j’imagine que tu dois me trouver un peu curieux... (...) Moi je me suis fait tirer dessus par un voyou... (...) oui je sais, c’est une façon stupide d’atterrir à l‘hôpital, mais je n’avais rien demandé, moi. Je voulais juste courir et réfléchir un peu, je suis tombé au mauvais endroit au mauvais moment... (...) J’ai une vie quelque peu compliquée, tu vois, du moins elle s’est compliquée depuis quelque temps... (...) si tu veux, je peux te raconter... (...) Oui ? Alors installes-toi confortablement, car ça risque d’être un peu long. Voilà, mon meilleur ami, s’appelle Stéphane, tu le verrais, il est super beau, et je suis sûr qu’il ne te laisserait pas indifférente, tu vois c'est le genre de p'tit « chabin » qui plaît aux nanas. Avant, Steph et moi étions très proches, on s’est connu à la maternelle, on a grandi ensemble, on était plus que des frères... (...) Nous sortions tout le temps, on allait « lever » des filles, on picolait, on roulait vite, on s’amusait quoi, c’était le bon vieux temps, et puis les choses se sont compliquées, car malgré moi je suis tombé amoureux de sa petite amie, elle s’appelle Carole, elle est jolie comme un cœur et toute petite, tu verrais ça, une vraie naine..., il rit doucement (...) Je n’avais jamais ressenti ça pour personne, je n’ai pas compris ce qui m’arrivait... J’ai commencé à jalouser Steph et à lui en vouloir de ce qu’il faisait dans son dos... Et pour finir, il a fini par la laisser tomber à cause d’un malentendu. Je n’ai pas voulu ce qui est arrivé, tu sais... Mais c’est arrivé. J’ai couché avec la copine de mon meilleur ami. Il m’en a voulu longtemps et crois-moi, jusqu’à présent je m’en veux, je n’aurais jamais dû faire ça... (...) je sais ce que tu te dis, tu dois me prendre pour un pauvre type et tu as sans doute raison... J’ai souvent pensé en finir, mais je suis trop lâche pour faire ça... (...) (...) C’est étrange, tu ne trouves pas ? Je suis là à te raconter ma vie alors que toi tu es dans ton monde, tu ne sais même pas que je suis là.

     

    - CHAPITRE 8.3 -

     

     

    Dan se pencha et prit la main de la jeune femme.

     

    -       Je ne sais même pas comment tu t’appelles en plus, (...) ça te dérangerais si je te donnais un prénom ? Ce serait notre secret et il n’y aurait que moi qui t’appellerais comme ça... J’aime beaucoup Aline, qu’en penses-tu ? C'était le prénom de ma grand-mère... elle est décédée l'an dernier... (...) Tu aimes ? Je trouve que c’est simple et doux à la fois, un peu comme toi... Et tu sais quoi? Quand tu te réveilleras, je pourrais t’emmener à la plage un de ces quatre, tu verras ça te fera du bien...

     

    (...)

     

    Dan resta au chevet « d’Aline » jusqu'aux alentours de 1h du matin, puis il réintégra discrètement sa chambre, l’esprit apaisé. Ça lui avait fait du bien de parler, même sans obtenir de réponse. Il avait l'impression qu'elle l'avait entendue et écouté avec attention. Désormais, il irait chaque jour voir sa nouvelle amie, sa présence silencieuse lui apportait comme une paix intérieure, il se sentait touché par la tragédie qui frappait la jeune femme.

     

    L'ancien Dan ne se serait jamais soucié d'une nana inconnue qui gisait dans un lit d'hôpital, mais sans s'en rendre compte, il avait changé. Il voulait maintenant faire abstraction de tout et commencer une nouvelle vie, mais pour cela, il fallait qu'il parle aux deux personnes qui comptaient le plus pour lui: Stéphane et Carole. Ensuite, tout irait bien, il en était convaincu.

     

     

     

    - CHAPITRE 8.3 -

     

     

     

     

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